Lundi 15
mai
Le point hebdo de l'investisseur
intro Digérant la victoire sans surprise d'Emmanuel Macron aux présidentielles françaises et la signature d'un accord entre Athènes et ses créanciers en vue d'une réduction de la dette grecque, les places financières ont terminé en ordre dispersé la semaine dernière.
En dépit de la forte poussée du pétrole, elles subissent quelques dégagements ce lundi, dans un contexte de craintes après la cyberattaque du week-end et le tir réussi d'un nouveau type de missile en Corée du nord.
Indices

Sur la semaine écoulée, c'est logiquement la Grèce qui a signé la meilleure performance hebdomadaire (+4.66%). Le Footsie a gagné 1.9% malgré la hausse de la livre sterling et le DAX s'est adjugé 0.4%. En baisse, on retrouve le Portugal (-0.34%), la France (-0.5%) et l'Espagne (-2.14%).
Au niveau des indices larges européens, le Stoxx 600 établit une tentative de franchissement haussier long terme (voir graphique).

Aux Etats-Unis, le S&P500 et le DOW JONES ont perdu respectivement 0.35% et 0.53% alors que le NASDAQ100 a progressé de 0.72%.
En Asie, le NIKKEI s'est adjugé 2.25% contrairement à la Chine qui recule encore de 0.6%.



Graphique du Stoxx 600 (données trimestrielles)

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Fonds EUROPA ONE

Semaine de consolidation en Europe et aux Etats Unis avec des performances proches de zéro sur la semaine pour les principaux indices. Le fonds Europa One est au plus haut.

Les valeurs technologiques et plus particulièrement les championnes américaines ont poursuivi leur avancée. Ce sont les grandes gagnantes de la semaine outre-Atlantique. En Europe, on retiendra un bon comportement des valeurs de la santé (grâce plus particulièrement à l'envolée de Astrazeneca), mais aussi de l'énergie, des consommations cycliques et des télécoms, l'ensemble des autres secteurs s'étant légèrement replié.

Dans ce contexte, le fonds EUROPA ONE s'est une nouvelle fois bien comporté pour enregistrer un nouveau plus haut en clôture hebdomadaire. Le fonds a grignoté quelques dixièmes de pour cent de surperformance sur son benchmark le Stoxx Europe 600 Net Return et affiche désormais prêt de 10% de surperformance depuis son lancement.

Du coté des valeurs, nos positions européennes sur Outokumpu, Pandora et Aperam ont pesé sur la performance cette semaine suite à quelques publications que le marché a décidé de sanctionner. Nos modèles nous incitent à ne pas s'inquiéter. A la hausse, Siltronic AG, OneSavings, Bayer, New Oriental Education et Renault ont tiré le fonds vers le haut mais c'est surtout notre position sur NVIDIA qui continue de nous satisfaire avec une nouvelle explosion de 25%.

L'ambiance sur les marchés est à la sérénité. Si les marchés semblent bien valoriser les sociétés, leurs perspectives bénéficiaires s'améliorent et la visibilité aussi.
Matières premières

Les espoirs autour d’une prolongation des quotas pétroliers peuvent enfin se dissiper puisque la Russie et l’Arabie Saoudite sont favorables à une extension de l’accord de production jusqu’en mars 2018. La semaine écoulée a été ainsi marquée par un net rebond des cours du pétrole, qui devrait se poursuivre dans les séances à venir. En effet, l’annonce du premier accord (qui prévalait jusqu’au premier semestre 2017) conclut le 30 novembre 2016, avait entrainé une appréciation des cours du WTI de près de 20% en un mois, passant de 45 à 54 USD. Il n’est donc pas sans rappeler que cette configuration pourrait se reproduire, à condition que les autres pays producteurs adhèrent à cette mesure. Le WTI se traite actuellement à 49 USD le baril (voir graphique).

Sur le front des softs commodities, le coton se distingue clairement en gagnant pas moins de 15% depuis lundi dernier, pour atteindre aujourd’hui un niveau record datant de 3 ans, à 87 cents. La dynamique haussière se poursuit, notamment à l’aide de bons chiffres américains concernant les exportations.

Graphique du WTI

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Marchés actions

Altice : investir dans les contenus constitue un pilier de sa stratégie

Le groupe de médias et de télécommunication vient d’acquérir les droits exclusifs de tous les matchs de football en coupe d’Europe pour 3 saisons 2018/2021. En dépensant plus d’un milliard d’euros (plus du double de Canal Plus et BEin réunis) pour les trois années, la holding de SFR confirme l’inflation galopante dans les rachats de droits de diffusion pour le football. Tous les médias du groupe seront mobilisés pour ces événements majeurs (RMC, BFM TV, BFM sport et les chaines SFR).
Le groupe de Patrick Drahi pèse plus de 33 milliards d’euros en bourse pour un endettement global de 60 milliards et un chiffre d’affaires estimé pour 2017 de 24 milliards.


Evolution d'Altice et de son endettement global

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Marché obligataire

La semaine a peu apporté de changement, si ne n’est un rétrécissement du spread France-Allemagne sur le taux à 10 ans avec des rendements respectifs de 0.85% pour l'OAT et 0.40% pour le Bund.
Les pays du sud de la zone euro gardent le cap, avec l’Espagne à 1.62%, l’Italie à 2.26 % et la Grèce à 5.55%.
En revanche, Le TBond voit son taux de rendement baisser légèrement sur un plus bas depuis plusieurs semaines à 2.32%.
Marché des changes

L’euro s’est stabilisé face au dollar la semaine dernière à 1,095 USD. La paire semble désormais évoluer au sein d’un nouveau trading range borné entre 1,085 et 1,10 USD. En attendant, des biais positifs perdurent, tels qu’une bonne tenue de l’inflation en Europe qui pourrait pousser la BCE à amorcer un virage plus radical en matière de politique monétaire. A noter que la monnaie unique continue de gagner du terrain face au franc suisse à 1,09 CHF, mais aussi face au yen à 124 JPY.
Enfin, la devise britannique a subi des prises de bénéfices, la Banque d’Angleterre ayant revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2017. La livre se négocie ainsi à 1,29 USD.
Statistiques économiques

La semaine passée aux Etats-Unis, l’indice de confiance du Michigan s’est révélé meilleur qu’attendu, ainsi que les prix à la production à 0.3%. En revanche, l’indice des prix à la consommation était moins bon que prévu, tout comme les ventes aux détails.
En Europe, la production industrielle a déçu, mais l’indice de confiance des consommateurs, Sentix, fût supérieur aux prévisions.

Sont attendus, du côté des Etats-Unis, les permis de construire, les mises en chantier et la production industrielle. En milieu de semaine, seront dévoilés les stocks de pétrole brut et en fin de semaine l’indice manufacturier de la FED de Philadelphie, et les inscriptions hebdomadaires au chômage.
En Europe, on connaîtra la situation de la balance commerciale et du PIB au premier trimestre, ainsi que l’indice des prix à la consommation.
Le marché garde du potentiel

Les pressions populistes en Europe se réduisent, ce qui allège le stress des investisseurs qui ont largement prouvé, ces deniers semaines, leur volonté d’intensifier leurs positions sur l’Europe en général et sur la France en particulier. A l’image de l’élan insufflé par Donald Trump aux Etats-Unis, il y a quelques mois, les premières mesures du nouveau Président E.Macron, sur le marché de l’emploi pour dynamiser le secteur privé et sa volonté de mettre l’entreprise au cœur du débat économique, devraient doper les initiatives acheteuses sur les valeurs françaises et par ricochet sur les valeurs européennes.
Techniquement, les indices ont un réel besoin de souffler, la suite de leur parcours haussier passe par cette étape intermédiaire de consolidation certes, mais les investisseurs auront-ils la patience d’attendre des niveaux indiciels plus attrayants. Pas sûr.