Lundi 23
avril
Le point hebdo de l'investisseur
intro Profitant de la bonne orientation des valeurs liées aux matières premières et à quelques publications d’entreprises saluées, les places financières ont poursuivi leur rattrapage la semaine dernière. Celles-ci marquent une pause ce lundi, dans le sillage des tensions observées sur le marché obligataire et de la récente poussée du pétrole, laissant craindre un retour des tensions inflationnistes.
La prudence semble par ailleurs renforcée par la tenue de la réunion de la BCE jeudi.
Indices

C’est Athènes qui a sans conteste signé la meilleure performance hebdomadaire (+4.16%), alors que la zone euro réfléchit à un plan d’allègement de la dette grecque. L’Italie arrive en seconde position, avec un gain de 2.1%. Le CAC40 a, pour sa part, gagné 1.84%, le Footsie 1.43%, l’IBEX 1.2% et le PSI 0.9%. Le DAX ferme la marche, avec une hausse de 0.79%.
Les indices américains ont quant à eux sous-performé, les valeurs technologiques et la hausse des rendements obligataires ayant pesé sur les cours en fin de semaine. Les indices gagnent en moyenne 0.5%.
En Asie, les parcours indiciels divergent. En effet, le Nikkei progresse de 1.76% alors que la Chine recule de 2.77%.
Fonds EUROPA ONE

Dans ce contexte, le fonds Europa One, qui est composé de 50 sociétés européennes s'est adjugé 0.60% et se rapproche de ses sommets historiques. Le fonds a néanmoins abandonné 0.2% de surperformance sur le Stoxx Europe 600 Net Return cette semaine principalement suite à la violente correction (environ 5%) des semi conducteurs, notre première exposition sectorielle avec 10.35% du fonds.
Nous profitons de ce rapport hebdomadaire pour vous annoncer officiellement le franchissement du seuil des 40 millions d'encours.
Matières premières

Recul des stocks et déclarations de l’OPEP ont soutenu le pétrole la semaine dernière. Les membres de l’OPEP et leurs partenaires, dont la Russie, se sont réunis vendredi pour poser les premiers fondements d’une coordination de l’offre pétrolière au-delà de 2018, date à laquelle prendront fin les restrictions de production. La pression acheteuse a par ailleurs trouvé de nouvelles justifications dans les propos du ministre saoudien de l’Energie, qui a déclaré que le marché peut absorber des prix plus élevés, de quoi enthousiasmer les opérateurs, ayant totalement éclipsé la nouvelle hausse de la production américaine, ainsi que les propos de Trump jugeant la hausse du brut « artificielle ». Dans ce cadre, le WTI gagne près de 1% à 68 USD le baril.

Si les métaux précieux n'offrent pas ou peu d'opportunités, du côté des métaux de base, le nickel et l’aluminium s’envolent en raison de l’imposition de sanctions américaines contre la Russie. Sur la séquence hebdomadaire, l’aluminium s’adjuge 4.4% à 2463 USD la tonne tandis que le nickel s’apprécie de 3.4% à 14640 USD.
Le cours des matières premières agricoles recule en raison d’une amélioration des conditions climatiques, plus favorables aux cultures de blé et de maïs. Ces derniers se négocient respectivement à 463 et 376 cents le boisseau.
Marchés actions

Le secteur des technologies et du digital n’est pas le seul à souffrir en ce début d’année. L’économie traditionnelle, voire « trop » traditionnelle, connaît également une phase délicate, à l’image de Procter & Gamble qui réalise la plus mauvaise performance du DOW JONES, avec une baisse de 20% depuis janvier.
Cette multinationale, du nom de ses deux fondateurs (Procter et Gamble en 1837), est spécialisée dans les biens de consommation courante (hygiène et produits de beauté) utilisés et consommés sur toute la planète, sous une vingtaine de marques connues et diversifiées telles Braun, Ariel, Fluocaril. La société de Cincinnati vient d’acquérir le pôle santé grand public du pharmacien Merck pour 3.4 milliards d’euros.

Comptablement, le groupe a réalisé 65 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2017 et la marge brute se fragilise avec le renchérissement des matières premières et des coûts de transport. A cette conjoncture se rajoutent les difficultés du commerce de détail et son manque d’innovation. Le titre réagit donc vivement après huit années de hausse sur les neuf derniers exercices, correspondant à 98% de hausse (voir graphique).


Le graphique de Procter & Gamble se fragilise

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Marché obligataire

Le marché obligataire évolue à nouveau sous les tensions inflationnistes. Les conséquences sont immédiates sur les rendements des emprunts à dix ans. Le TBond progresse de 15 points de base à 2.97% (voir graphique). Les autres références mondiales connaissent la même évolution, à l’image des emprunts européens. L’OAT française progresse effectivement de 9 points de base à 0.83%, tout comme le Bund allemand qui se fortifie d'autant à 0.62%.
Symbole de ce changement conjoncturel, le taux suisse repasse au-dessus du zéro à 0.09%.


Evolution du Tbond

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Le 10 ans américain revient sur la ligne symbolique des 3%.
Marché des changes

L’euro perd du terrain face à un dollar revitalisé par de bonnes statistiques économiques américaines, qui tendent à démontrer la robustesse de l’économie des Etats-Unis. Cela conforte la Fed dans sa politique de redressement des taux directeurs, soutenant mécaniquement le dollar. La paire EUR/USD se traite ainsi à 1.223 USD.
Par ailleurs, l’euro continue de s’apprécier face au franc suisse et rallie pour la première fois en quatre ans la zone des 1.20 CHF et se stabilise face au yen à 132 JPY.


Evolution du franc suisse, en phase de réintégration d'un trend historique

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Statistiques économiques

Aux Etats-Unis, les statistiques ont agréablement surpris dans l’ensemble. Les ventes au détail, les permis de construire, les mises en chantier, la production industrielle et l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie ont dépassé les prévisions des analystes. Les stocks de pétrole se sont repliés de 1.1 million de barils, contre -0.5m attendu.
Le sentiment économique allemand de l’institut ZEW est ressorti nettement en-dessous des attentes (-8.2 vs -0.8 attendu) et l’indice des prix à la consommation de la zone euro s’est révélé identique au consensus (à 1.0%) si l’on exclut le tabac, l’alimentation, l’alcool et l’énergie.

Cette semaine, les investisseurs surveilleront de près la macroéconomie, dont l’agenda reste relativement chargé aux Etats-Unis. Nous prendrons connaissance des indices de confiance des consommateurs (CB et Université du Michigan), des stocks de pétrole, des commandes de biens durables et des données préliminaires, vendredi, sur la croissance du premier trimestre.
En zone euro, l’attention se portera jeudi, sur l’annonce par la BCE du niveau des taux d’intérêt et de la conférence de presse qui s’en suivra.
Les actions US restent sensibles aux prises de bénéfices

La dynamique de reprise indicielle confirme les intentions des investisseurs de s’exposer davantage aux risques actions. La contrepartie de ces arbitrages se vérifie dans le processus de transfert d’allocation d’actifs du marché obligataire aux actions. Certes, cet engagement conjoncturel sur les actions européennes ne trouve pas forcement écho dans la configuration des actions américaines, encore très sensibles à l’appel des prises de bénéfices, à l’image du secteur des valeurs technologiques.
C’est tout le challenge de la période qui se profile, la gestion de cette phase de consolidation dans ce secteur de croissance, fort contributeur de la hausse des indices en 2017.