Lundi 26
février
Le point hebdo de l'investisseur
intro En dépit de certaines publications de sociétés sanctionnées, les grands indices ont repris des couleurs la semaine dernière, à la faveur de l'apaisement des tensions sur le marché obligataire.
Les opérateurs devraient garder les yeux rivés sur les prochaines données concernant l'inflation, données scrutées par les banquiers centraux qui s'expriment à tour de rôle cette semaine.
Indices

Aux Etats-Unis, c'est le NASDAQ100 qui a signé la meilleure performance (+1.86%) alors que le S&P500 et le DOW JONES n'ont gagné que 0.55% et 0.36%.
En Asie, la Chine s'est adjugée 2.8% et le Japon 0.79%.

Les performances sont plus mitigées en Europe, seuls le CAC40 (+0.68%) et le DAX (+0.26%) ont gagné du terrain. A l'inverse, le Footsie perd 0.69%, le Portugal -0.65%, l'Italie -0.55% et la Grèce -0.23%.

A noter que l'indice brésilien vient d'aligner une série de huit semaines de hausse sur 10, soit une avancée de 20% (plus haut historique).
Cette séquence temporelle s'inscrit dans une tendance puissante depuis 26 mois (+102%).

Evolution du Bovespa (indice brésilien)

image
 
Fonds EUROPA ONE

Dans ce contexte de baisse puis de rebond généralisé, le fonds Europa One s'est relativement bien comporté pour revenir dans le vert depuis le 1er janvier 2018, grignotant au passage quelques dixièmes sur son benchmark, le Stoxx Europe 600 Net Return.
Nous avons néanmoins subi les publications de VALEO et d'INGENICO (-20% sur la semaine !) jugées décevantes par le marché, ainsi qu'une sousperformance de nos valeurs dans l'automobile.
Le bon comportement de l'ensemble de notre sélection et sa diversification ont permis d'absorber le choc. Une dizaine de nos 45 sociétés, composant environ 20% du fonds Europa One, doivent encore annoncer leurs résultats au cours des dix prochains jours. Nous allons effectuer cette semaine nos premiers arbitrages de l'année au profit des valeurs du luxe et de la technologie.
Matières premières

Sur la semaine passée, le pétrole a terminé en nette hausse, soutenu par un recul inattendu des stocks américains de brut. En parallèle, les exportations US se maintiennent à des niveaux élevés (2,04 mbj), non loin de leur record du précédent mois d’octobre. Enfin, le marché a salué la stabilisation de la production américaine, dont un seul puit est venu renforcer l’appareil productif du pays selon les décomptes de Baker Hughes. Le baril de Brent progresse ainsi de 3.7% à 67.3 USD.

Les prix des métaux précieux ont souffert de l’apaisement des marchés actions, à l’image du VIX qui se maintient sous les 20 points. A ce titre, l’or perd 1.3% à 1328 USD tandis que l’argent se stabilise autour des 16.5 USD l’once.

Le compartiment des métaux de base recule en données hebdomadaires, les opérateurs digérant l’annonce des autorités américaines de vouloir taxer les importations d’aluminium et d’acier. Le cuivre se négocie ainsi autour de 7070 USD la tonne, contre 2210 USD pour l’aluminium et 13800 USD pour le nickel.
Marchés actions

Vallourec n'a plus la cote en bourse.
La société a lourdement payé la chute du marché pétrolier depuis 8 ans, période qui lui a fait perdre 90% de sa valorisation, alors que les prix de l’or noir ont reculé de 30% au cours de la même période.

Le leader mondial des tubes pétroliers vient de publier un résultat brut d’exploitation positif de 2 millions d'euros. Certes, c'est un chiffre symbolique, mais qui tranche avec le perte d’exploitation de 2016 de 219 millions d'euros. Le groupe s'appuie, à ce jour, sur les deux marchés brésilien et américain.
L'évolution de l'EUR/USD impacte directement les résultats car les ventes se font en devise américaine. Une hausse de cette dernière influe directement sa capacité bénéficiaire. La direction envisage 2018 avec plus de sérénité, mettant en avant un sous-investissement patent au niveau mondial en face d’une demande qui reste ferme (+1.5% par an) : une année « challenging » pour l’aciériste aux solutions tubulaires premium.


Graphique de Vallourec

image
 
Marché obligataire

Le marché des taux reste orienté à la hausse même si une pause s'est opérée sur la semaine écoulée, avec des rendements dupliquant ceux de la semaine précédente.
Le TBond américain, surveillé méticuleusement par les investisseurs, se négocie à 2.85% avec un pic proche des 3%. La volatilité domine également les échanges sur les emprunts à 10 ans,
en Allemagne (0,35% pour le Bund) et en France (OAT à 0.92%).
La Grèce voit sa référence prendre 15 points de base à 4.31%, tout comme l'Espagne à 1.55% (+7 points de base) alors que la Suisse garde un taux positif à 0.05%.
Marché des changes

L’euro a perdu un peu de terrain face au dollar, dans un marché sans grande tendance, les cambistes attendant l’intervention du nouveau président de la Réserve Fédérale, Jerome Powell. En outre, les opérateurs restent prudents à l’approche des prochaines élections législatives italiennes qui se dérouleront le 4 mars. La paire EUR/USD se traite autour de 1.23 USD.
Par ailleurs, l’euro se stabilise face au franc suisse à 1.15 CHF et se déprécie face au yen à 131 JPY.


Graphique du dollar index

image
 
Statistiques économiques

La semaine dernière aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage étaient inférieures aux attentes (222K contre 230K attendu) et les indices PMI supérieurs au consensus. Néanmoins, les ventes de logements existants se sont révélées moins bonnes que prévu et les stocks de pétrole se sont repliés de 1.6 million de barils.
En Europe, le sentiment économique européen puis allemand, dévoilés par l’Institut ZEW, étaient tous deux supérieurs aux attentes, à l’inverse du climat des affaires en Allemagne et des indices flash PMI manufacturier et des services, qui ont déçu. Pour finir, l’indice des prix à la consommation est ressorti comme attendu, à 1.3% (1.0% hors alimentation et énergie).

Outre-Atlantique, les investisseurs attendent en première partie de semaine, la publication des commandes de biens durables, de la confiance des consommateurs de la Conference Board, des promesses de ventes de logements, des stocks de pétrole, et surtout, des données préliminaires sur la croissance économique du quatrième trimestre. Pour terminer, nous prendrons connaissance des dépenses et revenus des ménages, des inscriptions au chômage, de l’indice ISM et de l’indice du Michigan.
En zone euro, les données préliminaires sur l’inflation (indice des prix à la consommation) seront dévoilées mercredi, le taux de chômage et l’indice final PMI du secteur manufacturier sortiront jeudi, et l’indice des prix à la production clôturera la semaine, vendredi.
Les taux de marchés sous surveillance

Les investisseurs ont la coutume de décortiquer la sémantique des discours de la FED. C'est encore plus le cas par les temps qui courent. Toutes remarques ou discours concernant la dynamique de la croissance et, par extension les risques inflationnistes, pourraient générer à nouveau une salve de ventes massives et intempestives sur le marché actions, au profit des rendements plus certains.
Les arbitrages peuvent donc rendre le parcours boursier très volatile. La planification du relèvement des taux monétaires par la banque centrale américaine reste, à ce jour, correctement anticipée par les opérateurs.
Ce qui l’est moins, c’est son impact sur les taux de marchés (références obligataires), les Etats-Unis devant, en plus, largement faire appel au marché du crédit pour satisfaire le besoin de financement de la nouvelle réforme fiscale.
Trouver des capitaux ne sera pas un problème mais probablement leur coût et par ricochet leurs conséquences.