Lundi 09
avril
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les joutes verbales et les menaces de Washington et de Pékin en matière de barrières douanières ont suscité de vives inquiétudes la semaine dernière, engendrant une hausse de la volatilité sur les places financières. Profitant néanmoins des espoirs de conciliation entre les deux camps et de la hausse du billet vert, l’Europe et le Japon ont tiré leur épingle du jeu en affichant des scores très positifs.
Indices

C’est le NIKKEI qui a signé la meilleure performance hebdomadaire (+4.06%), soutenu par la baisse du yen, alors que la Chine a perdu 1.2%.
En Europe, la Grèce performe de 2.6%, l’Italie a gagné 2.31%, le Royaume-Uni 1.8% et le CAC40 1.76%.
Concernant les autres pays périphériques de la zone euro, les gains sont beaucoup moins significatifs à l’image de l’Espagne (+0.86%) ou du Portugal (+0.21%).
Les Etats-Unis ont en revanche cédé du terrain, avec la forte baisse de vendredi. Le DOW JONES a perdu 0.71%, le S&P500 1.38% et le NASDAQ100 2.25%.
Matières premières

Sur fond de tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, les cours pétroliers ont terminé la semaine en nette baisse. Le baril de Brent a reculé de près de 4.6%, son plus fort repli hebdomadaire depuis deux mois. En outre, le mouvement de baisse s’est accentué par la robustesse de la production américaine, dont le nombre de puits actifs a progressé de 11 unités en données hebdomadaires.

Les métaux précieux se stabilisent et ne sont guère recherchés malgré l’évolution sinueuse des indices boursiers. L’or progresse timidement de 0.6% à 1333 USD tandis que l’argent fait du surplace autour de 16.35 USD.

Le bras de fer engagé par Trump avec la Chine continue de pénaliser les métaux industriels, dont la majorité termine la semaine en baisse. L’aluminium cède 1.5% à 1967 USD la tonne et le nickel lâche près de 2.5% à 12890 USD.
Du côté de Chicago, les matières premières agricoles parviennent à se stabiliser après les annonces de sanctions chinoises contre le soja américain.


Graphique du soja

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Marchés actions

Spotify : une belle intro musicale

« Passion, persévérance et détermination, donne souffle à nos rêves jusqu'à ce qu’ils deviennent réalité ». Voici une des maximes de Daniel Ek, le fondateur de Spotify. Ce jeune suédois de 35 ans, ami de Zuckerberg, vient d’accomplir un grand coup avec l’introduction en bourse de sa « licorne ». Cette opération s’est réalisée de manière originale, en direct, sans passer par les banques d’affaires, économisant au passage quelques dizaines de millions de dollars.
Le premier jour de cotation a vu le titre flamber de 13%, ce qui valorise la société à 26 milliards de dollars ; capitalisation exceptionnelle compte tenu des fondamentaux. En effet, Spotify a validé une perte de 1.2 milliard de dollars sur le dernier exercice pour un chiffre d’affaires de 4.1 milliards. Le free cash flow évolue néanmoins positivement (voir graphique).
A ce prix, le numéro un de la musique en streaming se paie l’équivalent de Bouygues et 1.5 fois la valorisation de Carrefour.


Evolution du free Cash Flow de Spotify

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source : www.spotify.com
Marché obligataire

Pour les Etats, les conditions d’emprunts à dix ans s’améliorent avec des taux qui se détendent pour la majorité des pays. Le Bund allemand se négocie avec un rendement à 0.50% et l’OAT française à 0.73%. On retrouve les mêmes conditions avantageuses pour l’Espagne à 1.21% ou pour l’Italie à 1.76%. La Grèce repasse sous les 4%, avec un emprunt obligataire qui voit son rendement baisser de 30 points de base sur la semaine.
Le 10 ans suisse revient sous la barre symbolique du 0%.

Quant aux Etats-Unis, le TBond s’échange sur une base de 2.80%, montrant une certaine stabilité.


Graphique du taux suisse à 10 ans

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Marché des changes

L’euro se stabilise face au dollar autour de 1.225 USD, après un NFP mitigé. Le discours de Jerome Powell n’a pas suscité de renouveau dans la feuille de route de la Fed, qui prévoit de nouvelles hausses progressives de taux.

Par ailleurs, la monnaie unique gagne du terrain face au franc suisse et au yen, à respectivement 1.18 CHF et 131 JPY.
Statistiques économiques

La semaine dernière en Europe, l’indice des prix à la consommation et le taux de chômage sont ressortis comme attendu (à respectivement 1.4% et 8.5%) alors que l’indice des prix à la production a surpris positivement (+0.1%). A contrario, l’indice PMI des services était légèrement inférieur au consensus.
Outre-Atlantique, les indices ISM manufacturier et des services ont déçu les investisseurs, tout comme le rapport sur l’emploi dévoilé vendredi, révélant des créations de postes non agricoles nettement inférieures aux attentes (103K) et un taux de chômage plus élevé que prévu à 4.1%. Les stocks de pétrole se sont repliés de 4.6 millions de barils (contre +1.4M attendu).

Cette semaine, en Europe, l’agenda macroéconomique est peu fourni. Seules la production industrielle et la balance commerciale seront dévoilées et les investisseurs se concentreront sur les interventions de la Fed et de la BCE mercredi et jeudi.
Aux Etats-Unis, davantage de statistiques sont attendues. L’indice des prix à la production et à la consommation, les stocks des grossistes ainsi que les stocks de pétrole seront publiés en première partie de semaine. Puis, les inscriptions hebdomadaires au chômage, l’indice du Michigan de confiance des consommateurs et le rapport sur l’emploi JOLTS clôtureront la séquence hebdomadaire.
Phase de réflexion volatile à l’approche des premiers trimestriels

Les marchés se trouvent « cadrés » par les propos de Donald Trump. Ce dernier sème successivement le froid et le chaud sur les places financières en fonction de ses intentions dans la guerre commerciale qu’il livre à la Chine.
Les parcours indiciels deviennent, par conséquent, complexes même si le marché dans sa globalité (plus spécialement en Europe) tente un renversement tendanciel.
La saison des résultats va bientôt démarrer et recentrer les investisseurs sur les fondamentaux des entreprises, en sachant que les bénéfices trimestriels attendus pour les sociétés du S&P500 devraient être en hausse de 19% sur un an, de quoi neutraliser le courant vendeur à court terme.