L'indice CAC 40 a repris 3,63% à 3.073,18 points après avoir perdu 1,13% mardi et plus de 9% en trois séances.

"On avait plus à perdre qu'à gagner sur la décision allemande et le dénouement a permis au rebond technique de s'affirmer", souligne Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert Gestion privée.

"Toutefois, il faut prendre le temps de mesurer l'impact de la décision qui n'est pas non plus un blanc-seing", a-t-il ajouté.

De fait, la Cour de Karlsruhe allemande a déclaré que le Parlement devait avoir un droit de regard plus marqué sur tout plan de sauvetage dans la zone euro.

Le marché avait commencé à rebondir dès l'ouverture à la faveur d'un indice ISM des services meilleur que prévu au mois d'août aux Etats-Unis, publié mardi.

Parmi les grandes places européennes, Londres, qui avait déjà profité mardi de la défiance du marché à l'égard de la zone euro, a encore avance de 3,14%, Francfort de 4,07% et Milan de 4,24%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50, qui avait cédé 1,29% mardi, a repris 3,42%.

Les intervenants font toutefois remarquer que les volumes de transactions sont inférieurs à leur moyenne quotidienne, avec 3,13 milliards d'euros échangés sur l'indice CAC 40 par exemple.

"L'ENVIRONNEMENT RESTE INCERTAIN"

Les investisseurs seront attentifs désormais à la publication du Livre Beige de la Réserve fédérale, avant le discours, très attendu, de Barack Obama au Congrès sur l'emploi et la croissance dans la nuit de jeudi à vendredi.

Saxo Banque relève dans une note que "certaines actions étant à leur plus bas niveau depuis 2008, les rachats à bon compte ont soutenu les marchés" en Asie. Cette situation est le cas aussi en Europe, où les marchés ont été survendus ces derniers jours.

"L'environnement reste incertain. Les craintes autour de la Grèce et les risques de contagion à l'Italie ne sont pas levés", prévient cependant Saxo Banque.

Alexandre Le Drogoff, analyste technique chez Aurel-BGC, continue d'ailleurs d'estimer que le marché est actuellement dans une phase de temporisation, qui pourrait durer quelques semaines, à l'image de la situation graphique de 2008, avant une "extension baissière significative".

Le secteur automobile, parmi le plus malmené en Europe pendant la rechute des marchés, affiche le plus net rebond, de 6,09%, et les banques ont gagné 4%.

Conséquence du regain d'intérêt pour les actifs plus risqués ce mercredi, l'or, qui avait inscrit mardi un nouveau record à 1.920,30 dollars l'once, retombe à 1.812,60 dollars, et le rendement de l'emprunt d'Etat allemand (Bund) à 10 ans remonte à près de 1,88%, contre 1,81% la veille.

L'euro reprend 0,36% sur le billet vert, à 1,4045/50 dollar et 19% face au franc suisse à 1,2091/92.

Le baril de brut léger américain rebondit de 3,5% à 89,05 dollars et le Brent de 2,21% à 115,38 dollars, les investisseurs commençant en outre à s'inquiéter d'une possible formation de cyclones dans le golfe du Mexique.

Juliette Rouillon, édité par Jean-Michel Bélot