À Paris, le CAC 40 perd 0,12% à 5.312,81 points vers 08h55 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,21% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,27%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,06%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,14% et le Stoxx 600 de 0,04%.

Sur le marché des changes, l'euro est en léger repli face au dollar à 1,1802, après avoir touché un plus bas à 1,1720 dollar plus tôt dans la matinée, et se replie de 0,21% contre la livre sterling, à 88,88 pence.

Angela Merkel a reconnu dans la nuit son échec à former une coalition rassemblant les conservateurs, les libéraux et les écologistes, en raison de divergences irréconciliables notamment sur la politique d'immigration et sur l'environnement.

La chancelière doit rencontrer dans la journée le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, auquel s'offrent deux possibilités: celle d'un gouvernement minoritaire alliant conservateurs et écologistes d'une part, d'autre part celle de la convocation de nouvelles élections législatives au début de l'an prochain.

"La croissance de l'Allemagne ne devrait pas davantage déraper que celle des autres pays européens qui sont restés sans gouvernement pendant des mois", commente Tangi Le Liboux, analyste marchés d'Aurel BGC.

"Les marchés ne devraient pas réagir de manière excessive, comme le montre la baisse assez modérée de l'euro dans la nuit. Néanmoins, cette crise politique allemande intervient alors que les indices actions sont fragiles en Europe depuis une dizaine de jours."

Parmi les rares hausses notables à Francfort, RWE gagne 4,29%: le géant de l'électricité, gros consommateur de charbon, aurait beaucoup à perdre de la formation d'un gouvernement dans lequel les écologistes seraient en position de force.

Plusieurs sources ont par ailleurs déclaré à Reuters que le groupe cherchait à réduire sa participation dans Innogy (+1,25%) et avait pris contact avec l'italien Enel (-0,48%) sur ce dossier.

Les baisses restent contenues au sein du Dax: la lanterne rouge de l'indice, Heidelbergcement cède 0,75%.

MARIO DRAGHI ATTENDU AU PARLEMENT EUROPÉEN

Parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600, Altice rebondit de 7,78%. Dans un communiqué publié en tout début de journée, le groupe a déclaré n'avoir aucune intention de procéder à une levée de fonds et promis des cessions d'actifs dès le premier semestre 2018.

Autre valeur entourée, Roche prend 3,65% après l'annonce du succès d'essais cliniques de traitements du cancer du poumon et de l'hémophilie.

Toujours dans le secteur de la pharmacie, le français DBV Technologies bondit de 11,07% en réaction à la publication de premiers résultats positifs de son essai clinique de phase III REALISE sur son traitement Viaskin Peanut contre les allergies à l'arachide.

La séance en Europe sera animée entre autres par l'audition, à 14h GMT, de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), au Parlement européen, et les investisseurs attendront les choix des ministres européens sur la relocalisation de l'Autorité bancaire européenne (EBA) et de l'Agence européenne du médicament (EMA), deux des premières décisions importantes liées au Brexit.

"La relocalisation de ces deux agences peut être considérée comme la première étape d'une longue série de jeu de chaises musicales sur les deux prochaines années qui sera décisive pour l'avenir de l'UE et qui inclura le choix du prochain président de la BCE après le départ de Draghi en novembre 2019", notent les économistes de la Société générale.

Aux Etats-Unis, la semaine qui commence sera écourtée en Bourse par la fête de Thanksgiving, puisque Wall Street sera fermée jeudi et ne rouvrira que pour une demi-séance le lendemain. Les marchés restent à l'affût de tout nouveau développement sur le projet de réforme fiscale: si la Chambre des représentants a voté sa propre version, le Sénat ne s'est pas encore prononcé sur la sienne, sans parler d'un texte de compromis.

Les contrats à terme sur les grands indices américains préfigurent pour l'instant une ouverture en léger repli, sur la tendance de vendredi.

En Asie, la Bourse de Tokyo a débuté la semaine sur un recul de 0,6% et Séoul a abandonné 0,25%, mais les places de Chine continentale et de Hong Kong ont fini dans le vert.

Le marché pétrolier, lui, est hésitant et risque de le rester jusqu'au 30 novembre, date de la réunion ministérielle de l'Opep à Vienne, au cours de laquelle les pays du cartel et d'autres grands producteurs débattront de la prolongation de l'accord d'encadrement des pompages pour soutenir les cours.

(Edité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand