À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,66% à 5.324,40 points. Le Footsie britannique a pris 0,46% et le Dax allemand 0,39%. L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,7%, le FTSEurofirst 300 de 0,51% et le Stoxx 600 de 0,6%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones gagnant 0,58%, grâce entre autres aux valeurs de l'industrie, de l'énergie et de la finance, tandis que le Nasdaq prenait 0,62%.

Si la principale raison de l'accès de faiblesse de mercredi - les déboires de la présidence Trump - reste d'actualité, les investisseurs ont manifestement pris le parti du rebond en refusant de céder à la panique. L'indice Vix de volatilité du marché américain reflue ainsi de près de trois points, soit plus de 17%.

"On a encore du chemin à faire pour effacer les pertes du début de semaine mais comme le mot 'impeachment' n'est plus aussi souvent évoqué, les investisseurs reprennent des risques", explique David Madden, de CMC Markets.

"Cette histoire n'est pas terminée, elle semble faire une pause pour l'instant mais gardons à l'esprit qu'elle peut repartir de plus belle", ajoute-t-il.

Les incertitudes sur la situation politique aux Etats-Unis et sur la capacité de la Maison blanche à tenir ses promesses économiques et fiscales continuent de fait de peser sur le dollar, en repli de 0,64% face à un panier de devises de référence. La devise américaine a touché un nouveau plus bas de six mois et demi et s'achemine vers un repli d'un peu plus de 2% sur la semaine, sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis avril 2016.

L'euro, lui, continue de s'apprécier face au billet vert et a frôlé la barre symbolique de 1,12 dollar, qu'il n'a plus franchie depuis le 9 novembre, lendemain de l'élection de Donald Trump.

Sur les marchés actions européens, la hausse a profité en premier lieu aux secteurs des matières premières (+1,35%), des services aux collectivités (+1,36%) et des banques (+1,02%).

Plusieurs projets de fusions-acquisitions annoncés ou évoqués ont soutenu le mouvement: le géant allemand de l'énergie RWE et sa filiale Innogy ont ainsi pris respectivement 5,4% et 3,43% après les informations de Reuters sur des discussions en vue d'une alliance avec le français Engie (+0,63%).

Le suisse Dufry, numéro un mondial des boutiques hors taxes, a bondi quant à lui de 4,92%, la meilleure performance du Stoxx 600, après l'annonce de l'entrée de son compatriote Richemont (+1,18%) à son capital, à hauteur de 5%.

Autre hausse notable, celle de Banco Popular (+9,94%), qui a profité des informations selon lesquelles Santander et Bankia semblent favoris pour sa reprise.

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 a perdu 1,04% et le CAC 40 1,5%.

Si le climat général favorable aux actifs européens profite en premier lieu aux actions, il a bénéficié aussi vendredi aux emprunts d'Etat des pays dits "périphériques" de la zone euro, comme l'Espagne, le Portugal ou l'Italie, dont les rendements ont diminué tandis que ceux de l'Allemagne et de la France variaient peu.

Sur le marché pétrolier, le Brent et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) sont en hausse de plus de 2%. A moins d'une semaine de la réunion cruciale de l'Opep à Vienne le 25 mai, le marché semble convaincu que l'accord d'encadrement de la production sera reconduit pour au moins six mois.

(Marc Angrand pour le service français)