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MADRID, 23 mars (Reuters) - Le bras de fer entre la justice espagnole et les dirigeants séparatistes catalans s'est poursuivi vendredi avec l'annonce du procès pour rébellion de treize d'entre eux.

Le Tribunal suprême, la plus haute instance de la justice espagnole, a dans le cadre de cette procédure ordonné le placement en détention préventive immédiate de cinq dirigeants séparatistes catalans, en l'attente donc de leur procès.

Parmi eux figure Jordi Turull, qui est un proche allié de l'ancien président de la Généralité Carles Puigdemont, réfugié en Belgique depuis le mois d'octobre.

Jordi Turull n'a pas réussi, jeudi, à obtenir un nombre suffisant de voix au parlement régional catalan pour prendre la tête du gouvernement régional à Barcelone.

Au total 25 dirigeants catalans seront jugés pour sédition, détournement de fonds et désobéissance à l'Etat, pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne à l'automne dernier, a annoncé le juge du Tribunal suprême Pablo Llarena.

La date de leur procès n'a pas encore été fixée.

Un mandat d'arrêt international a en outre été lancé à l'encontre de six dirigeants qui se trouvent à l'étranger.

Le Tribunal suprême a aussi ordonné à 14 membres de l'ancien gouvernement régional catalan de verser 2,1 millions d'euros sur un compte en banque en remboursement des dépenses engagées pour l'organisation du référendum d'autodétermination du 1er octobre, déclaré illégal, et des frais de justice inhérents.

Jordi Turull avait été libéré sous caution en novembre après avoir accepté la suspension de l'autonomie de la Catalogne par le gouvernement de Madrid.

Il était sensé s'abstenir, comme trois autres dirigeantes précédemment emprisonnées, de toute activité politique.

Ces trois personnes, Marta Rovira, Dolors Bassa et l'ancienne présidente du parlement catalan Carmen Forcadell, ont annoncé jeudi soir qu'elles renonçaient à leur siège au parlement pour éviter la prison.

Marta Rovira, numéro deux de la Gauche républicaine de Catalogne, a indiqué vendredi qu'elle avait quitté le pays pour vivre en exil volontaire, imitant en cela Carles Puigdemont et quatre autres dirigeants séparatistes. (Angus Berwick, Tangi Salaün, Eric Faye et Gilles Trequesser pour le service français)