Sur la place parisienne, après un bon millésime 2015 qui avait vu 36 nouvelles sociétés entrer dans le giron de la bourse, 2016 fut plus difficile avec seulement 24 introductions. Cette tendance à la baisse se vérifie pour 2017 où à mi-parcours de l’exercice, seulement 13 sociétés ont franchi le pas de la cotation.

Une récente étude a justement montré un déficit de 16 % depuis 10 ans concernant les compagnies françaises cotées en bourse, ce qui prouve que les introductions ne compensent pas les retraits ou les OPA.

Au cours de cette séquence de trois ans, les deux plus grosses capitalisations initiales furent Amundi (2015) pour 7.5 milliards et ALD (2017) pour 6 milliards, toutes deux filiales de groupes bancaires. Ces deux sociétés ont d’ailleurs entamé leur parcours boursier avec une réussite divergente puisque la filiale du Crédit Agricole empoche plus de 55 % alors que le loueur de voiture appartenant à la Société Générale reste stable par rapport à son prix d’entrée en bourse.

D’autres entreprises ont connu le succès auprès des investisseurs comme Kerlink (90%) une valeur techno exerçant sur l’Internet des objets, ou encore Maisons du Monde avec 83 % de gains, ce qui lui donne une capitalisation supérieure à 1.4 milliard d’euros. Dans la liste des fortes progressions, citons Spie, à plus de 33 % de performance qui avait levé pas loin d’un milliard d’euros puis Abeo, spécialiste en équipements de sports, à +84% et Focus home (+80 %) dans les jeux vidéo, même si pour ces derniers, leurs marchés restent assez étroits avec souvent peu de capitaux échangés dans une séance.

En revanche, la découverte de la bourse a généré des parcours plus compliqués  pour une grande partie de sociétés. En fait,  sur les 70 dernières sociétés qui ont fait leurs premiers pas à la « corbeille », seulement 50 % des nouveaux adhérents ont gagné de la valeur. Certes elles ont toutes pu collecter de l’argent frais avec les mises sur le marché d’une partie de leur capital mais les investisseurs n’y trouvent pas forcement une performance à court terme.

Il convient, par conséquent, d’être très sélectif pour intervenir sur ces actions car peu d’analystes les couvrent, les capitalisations sont souvent inférieures à 100 millions d’euros avec peu d’échanges intraday et le moindre incident industriel peut créer de fortes distorsions dans le parcours boursier.

Participer à une introduction doit être avant tout une volonté pour l’investisseur de financer et d’accompagner des entreprises innovantes avec un business model compréhensible. Les compétences du managérat sont, en plus, indispensables et doivent servir à bonifier les qualités d’innovation et de croissance de l’entreprise.

Il appartient donc à tout investisseur actif de montrer une réelle diligence avant d’investir dans ces nouvelles histoires industrielles riches en innovation et en potentiel mais également pleines d’inconnues.