Les facteurs géopolitiques l'ont ainsi emporté sur les fondamentaux économiques et financiers, qu'il s'agisse d'indicateurs chinois meilleurs qu'attendu ou de l'actualité des sociétés.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,18% (9,43 points) à 5.233,36 points et à Londres, le FTSE 100 a perdu 0,09%, tandis qu'à Francfort, le Dax limitait sa progression à 0,14% après avoir pris jusqu'à 0,83% en séance.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,19%, le FTSEurofirst 300 0,07% et le Stoxx 600 0,15%.

La Bourse de Milan a quant à elle reculé de 1,05% après des déclarations de Matteo Salvini, le chef de la Ligue, l'un des partis susceptibles de gouverner l'Italie, soulignant que l'euro n'était pas irréversible.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street, pourtant en légère hausse à l'ouverture, évoluait dans le rouge: le Dow Jones cédait 0,97% et s'orientait vers une troisième séance consécutive de baisse, tandis que le Nasdaq Composite abandonnait 0,06%.

Les grandes valeurs industrielles américaines, comme Boeing (-2,96%) ou United Technologies (-0,85%) continuent de souffrir des craintes de voir Donald Trump mettre en oeuvre de nouveaux droits de douane sur certaines importations aux Etats-Unis, qui pourraient déclencher des représailles à l'étranger.

DE BONS INDICATEURS CHINOIS OCCULTÉS

"Nous continuons de penser qu'une légère montée du protectionnisme est l'issue la plus probable pour cette année, plutôt q'une escalade plus néfaste des frictions commerciales", commente Ben May, directeur d'Oxford Economics.

"Mais il existe un risque de voir la récente décision du président Trump de hausser le ton déclencher une guerre commerciale en bonne et due forme. Le commerce international tend à se concentrer sur quelques secteurs et si les droits de douane ou d'autres mesures marquantes sont mises en place dans ces secteurs clés, les répercussions pourraient être importantes et augmenter le risque d'escalade."

Autre source d'inquiétude pour les investisseurs: le conflit diplomatique entre la Grande-Bretagne et la Russie après ce que Londres pense être une tentative d'assassinat d'un ex-agent double russe sur son sol. La Première ministre britannique, Theresa May, a annoncé l'expulsion de 23 diplomates russes dans les jours à venir et la suspension des contacts bilatéraux, des décisions dans lesquelles l'ambassade de Russie a vu un acte "hostile, inacceptable et injustifié".

Ces deux facteurs ont en grande partie occulté la bonne surprise qu'ont représenté les indicateurs économiques chinois du jour, à commencer par la hausse plus marquée qu'attendu de la production industrielle sur janvier-février.

Les indicateurs américains, eux, n'ont guère rassuré, les ventes au détail accusant leur troisième mois consécutif de baisse tandis que les prix à la production augmentaient légèrement plus que prévu.

LES RÉSULTATS D'ADIDAS APPLAUDIS

Le recul des ventes au détail a contribué, tout comme les inquiétudes liées au commerce international, à la baisse des rendements des emprunts d'Etat américains, le dix ans revenant à 2,8134% contre près de 2,85% en début de journée.

Les rendements de la zone euro ont suivi le mouvement, le dix ans allemand cédant jusqu'à quatre points de base à 0,59%.

Côté actions, Adidas a bondi de 11,18% après le relèvement de ses prévisions de résultats et l'annonce d'un important programme de rachat d'actions.

Egalement entouré, l'assureur britannique Prudential a pris 5,07% en réaction à l'annonce d'une vaste réorganisation qui doit aboutir à une scission en deux entités distinctes, pour séparer les activités européennes du reste du groupe.

A Paris, Iliad a regagné 0,82% après avoir cédé près de 10% mardi en réaction à ses résultats annuels.

A la baisse, les banques ont souffert du recul des rendements et des déclarations de responsables de la Banque centrale européenne (BCE) soulignant le caractère graduel de la normalisation de la politique monétaire: l'indice sectoriel Stoxx a cédé 0,97%, Santander 1,87%, BNP Paribas 1,52%, Intesa Sanpaolo 1,5%.

Le géant espagnol du prêt-à-porter Inditex, maison mère de Zara, a cédé 3,83%, le marché sanctionnant un recul plus marqué qu'attendu de ses marges sur le trimestre novembre-janvier.

Le marché pétrolier, soutenu en début de journée par les chiffres de la production industrielle chinoise, ont ensuite abandonné une partie de leurs gains; l'Opep, dans son rapport mensuel, table sur une poursuite de la hausse de l'offre extérieure à l'organisation et par ailleurs, l'Energy Information Administration (EIA) a fait état d'une hausse plus marquée qu'anticipé des stocks de brut aux Etats-Unis.

(Edité par Wilfrid Exbrayat)

par Marc Angrand