(Actualisation: préouverture de Wall Street, actualisation des cours, commentaire d'analyste).

La chute des places boursières chinoises fait plonger les marchés mondiaux jeudi, les inquiétudes croissantes pour la deuxième économie mondiales incitant les investisseurs à se détourner des actions, du pétrole et des métaux.

La Banque populaire de Chine (PBoC) a procédé jeudi à la plus forte dévaluation du yuan depuis le mois d'août, faisant plonger les marchés d'actions du pays de plus de 7% lors de leur plus courte séance jamais enregistrée.

Ces inquiétudes concernant la Chine et les craintes d'une fuite des capitaux se sont répercutées sur l'ensemble des marchés européens et asiatiques, et les cours de l'or noir ont glissé à de nouveaux points bas en plusieurs années.

L'évolution des contrats à terme sur les indices actions de Wall Street laisse par ailleurs attendre une ouverture en recul de 2,3% pour le S&P 500.

"On peut en déduire la chose suivante: la manipulation du marché des changes nous informe que l'économie se porte beaucoup plus mal qu'attendu", explique Johan Javeus, stratégiste en chef chez SEB Group. "Peut-être que le rythme du ralentissement s'est accentué, et c'est une situation qui nous inquiète hors de Chine", ajoute-t-il.

Les Bourses de Chine continentale ont fermé prématurément, moins d'une demi-heure après le début des négociations, en raison d'un nouveau plongeon de plus de 7% qui a déclenché un mécanisme de coupe-circuit automatique. Ce mécanisme, récemment installé, a été activé pour la deuxième fois cette semaine.

Les inquiétudes générées par l'arrivée à expiration, programmée le 8 janvier, d'une interdiction de vente pour les grands actionnaires ont accentué ce mouvement de baisse, notent les investisseurs. Les régulateurs chinois sont pourtant intervenus jeudi pour prolonger ces restrictions et rassurer le marché.

Les indices japonais Nikkei Stock Average, australien S&P/ASX 200 et hongkongais Hang Seng ont chacun perdu plus de 2% jeudi.

En Europe, l'indice Stoxx Europe 600 perdait 3,3% vers 14h40, à 342,58 points, pénalisé par les valeurs de l'énergie, des métaux et de l'automobile. L'indice allemand DAX 30 abandonnait 3,4%.

les valeurs des secteurs énergétique et minier, très exposés à la Chine, accusent les plus forts replis, perdant respectivement 5,5% et 4,8% sur la séance.

L'action Anglo American abandonnait près de 11%, ArcelorMittal cédait 6,6% and Glencore, 6,9%.

Sur les marchés des matières premières, le contrat de février sur le Brent coté à Londres perdait 3,4%, à 33,07 dollars le baril, après avoir perdu davantage de terrain en matinée. Le plongeon des Bourses chinoises et la dévaluation du yuan ont accentué les inquiétudes au sujet de la future demande d'or noir du pays, deuxième consommateur mondial de brut.

L'or, actif refuge par excellence, s'inscrit en hausse.

"Les investisseurs doivent garder à l'esprit que la chute des actions chinoises est davantage liée à des facteurs psychologiques de court terme plutôt qu'à la conjoncture économique sous-jacente de la Chine", souligne néanmoins Ben Luk, stratégiste de marché chez J.P. Morgan Asset Management, dans une note.

-Riva Gold, Dow Jones Newswires (Tommy Stubbington a contribué à cet article)

(Version française Emilie Palvadeau) ed: ECH