WASHINGTON, 13 septembre (Reuters) - L'administration américaine, qui a retiré en juillet la société Kaspersky Lab de la liste de ses fournisseurs agrées, a ordonné mercredi aux agences fédérales de désinstaller tous les produits fabriqués par ce spécialiste russe des antivirus.

Washington redoute que la société de cybersécurité, dont les logiciels antivirus sont populaires aux Etats-Unis, soit vulnérable à l'influence du Kremlin et que ses logiciels soient une menace sur la sécurité des systèmes informatiques.

Une directive émanant du département de la Sécurité intérieure (DHS) ordonne mercredi aux agences fédérales de recenser dans les 30 jours tous les produits Kaspersky utilisés sur leurs systèmes informatiques et de les désinstaller dans les 90 jours.

Le DHS explique dans un communiqué être "inquiet des liens entre certains cadres de Kaspersky et des agences russes du renseignement".

Dans un communiqué, Kaspersky Lab a rejeté ces soupçons et estimé que la décision de Washington était liée à une mauvaise interprétation de la législation russe sur le partage des données, également évoquée par le département de la Sécurité intérieure à l'appui de sa décision.

La directive va plus loin que l'initiative prise en juillet: les produits Kaspersky avaient alors été retirés de la liste de l'Administration américaine des services généraux (General Services Administration, GSA) mais les agences gouvernementales américaines pouvaient encore en acquérir s'ils ne passaient pas par la procédure agréée par la GSA.

A l'époque, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov avait dénoncé une "décision politisée". (Dustin Volz; Jean-Stéphane; Brosse, Nicolas Delame et Henri-Pierre André pour le service français)