(Actualisé avec déclarations)

LONDRES, 22 octobre (Reuters) - Le ministre britannique du Commerce, Liam Fox, a affirmé dimanche qu'Emmanuel Macron avait "totalement tort" de penser que les Britanniques bluffent quand ils évoquent la possibilité d'un Brexit sans accord.

Invité de la chaîne ITV, il a également déclaré que le montant de la "facture du Brexit", principal point de blocage des négociations entre Londres et Bruxelles, ne pourrait être clairement déterminé qu'une fois conclu l'accord sur les modalités du divorce avec l'Union européenne.

Le président français a estimé vendredi, au terme du conseil européen de Bruxelles, que les Britanniques étaient "encore loin du compte" et que la Première ministre, Theresa May, devait encore faire plus de la moitié du chemin sur la question du règlement des engagements financiers du Royaume-Uni envers l'UE.

Sur le scénario d'un Brexit sans accord, il a également rapporté que Theresa May ne l'avait évoqué "à aucun moment" lors du Conseil européen. "Qu'il y ait du bruit, du bluff, des fausses informations des uns et des autres acteurs secondaires ou spectateurs de cette discussion, c'est si je puis dire la vie des affaires ou la vie des médias", a-t-il ajouté.

"C'est complètement faux", a déclaré Liam Fox.

Le ministre du Commerce a réaffirmé que si les négociations engagées avec Bruxelles devaient échouer et si la Grande-Bretagne, une fois sortie de l'UE fin mars 2019, se retrouvait dans le cadre des règles fixées par l'Organisation mondiale du commerce, ce ne serait "pas exactement un scénario cauchemar".

"Mais je préférerais avoir un accord", a-t-il ajouté.

Quatre mois après le début des négociations formelles entre Britanniques et Européens, et à dix-sept mois de la date prévue du divorce, les discussions bloquent sur le montant des obligations financières dont Londres devra s'acquitter avant de sortir de l'UE.

"Je ne sais pas quel est le montant mais il est très clair que nous ne pourrons avoir ce chiffre définitif que dans le cadre d'un accord final, nous aimerions savoir ce que sera l'état final", a souligné Liam Fox.

Le ministre a jugé par ailleurs qu'au-delà de "l'hyperbole autour de la facture du divorce", il y avait beaucoup de coopération entre les deux parties et a ajouté que Londres proposerait d'ici décembre de "nouvelles garanties" pour que les négociations puissent s'engager sur la deuxième phase, celle qui portera sur la relation future entre le Royaume-Uni et l'UE.

(Elizabeth Piper; Henri-Pierre André pour le service français)