Lombard Odier a une opinion "nuancée" sur l'Inde, indique Stéphane Monier, Chief Investment Officer, dans une note consacrée aux réformes menées (et à venir) par le premier ministre Narendra Modi. D'un côté, le gestionnaire d'actifs s'attend à ce que l'activité économique reste modérée au cours des prochains mois. "De même, la bureaucratie, la nature démocratique et multiculturelle de l'Inde, de même que sa taille et sa structure fédérale, sont autant de facteurs susceptibles de limiter le rythme et l'ampleur du changement", ajoute-t-il.

Mais, dans les décennies à venir, le CIO de Lombard Odier IM estime que "l'Inde pourrait offrir l'un des scénarios de croissance les plus positifs au monde, tenant compte de sa démographie, de son point de départ faible (ce pays reste la plus pauvre des grandes économies mondiales) et de la marge de manœuvre existante pour effectuer des réformes favorables aux affaires".

Stéphane Monier observe que Narendra Modi a plutôt réalisé un travail qui "mérite des louanges à bien des titres". D'abord, l'Inde parvient, sous son mandat, à maîtriser une inflation à deux chiffres, un déficit extérieur courant excessif et, dans une certaine mesure, un déficit budgétaire important. Ensuite, les investissements étrangers et les réserves de change sont montés en flèche.

Troisièmement, continue le CIO de Lombard Odier IM, le principal indice en actions d'Inde a progressé de plus d'un tiers de sa valeur. Enfin, Narendra Modi a même obtenu quelques résultats limités dans la lutte contre la corruption, l'Inde ayant progressé de deux modestes points selon l'indice de perception de la corruption (IPC) publié par Transparency International.

Cependant, Stéphane Monier reconnait que ses réformes principales ont eu des résultats mitigés et que des critiques continuent dans trois domaines : l'implication de l'Etat et la bureaucratie, la réforme agraire et le travail et les infrastructures.