Lyxor ne croit pas à une quelconque menace qui pèserait sur la liquidité en raison du resserrement attendu des politiques monétaires des principales banques centrales. "Dans un monde où les banques centrales ne se quittent plus des yeux, le processus de normalisation devrait suivre le même schéma que l'assouplissement avant lui", assure Lionel Melin, stratégiste cross-asset Senior chez Lyxor. Ayant déjà donné le coup d'envoi de la normalisation, la Fed devrait donc continuer à impulser le rythme.

Elle "pourrait donc poursuivre sa normalisation sur deux fronts. Tout d'abord, en réduisant son bilan, et ce peut-être déjà dès le mois de septembre. Ensuite, en procédant à de nouveaux relèvements de taux une fois que clarté sera faite sur le toujours hypothétique plan de relance budgétaire", explique Lionel Melin.

En deuxième rideau, la BCE pourrait décider en décembre de prolonger sa politique accommodante d'un an, mais entamer dans le même temps un tapering progressif, qui verrait une diminution des achats mensuels de 60 milliards aujourd'hui à 40 milliards d'euros au premier semestre et 20 milliards au second. Pour Lionel Melin, de Lyxor, la BCE pourrait mettre un terme définitif au QE en décembre 2018.

"Pareil calendrier permettrait à la BCE de respecter les principes qui lui sont imposés en matière de détention et de clé de répartition, tout en restant un acheteur actif sur les marchés lors des élections italiennes prévues l'année prochaine", indique le stratégiste.

Enfin, la BoJ fermerait la marche de la normalisation et ne commencerait à réduire son programme de QQE qu'en 2019. "La patience est de mise et maintenant que la BoJ a épuisé tous les outils monétaires à sa disposition, elle préférera sans doute s'en tenir un peu plus longuement à sa politique de contrôle de la courbe des taux", souligne Lionel Melin.