M&G Investments est très positif sur la dette des pays émergents, une classe d'actifs qui enregistre la plus forte croissance du marché obligataire et qui présente encore des perspectives intéressantes compte tenu des fondamentaux solides des émetteurs. "Les plus gros pays émergents, comme la Russie ou le Brésil, connaissent un rebond de leur croissance depuis 2016 après des années difficiles. Cette reprise macroéconomique se voit dans les comptes des entreprises", souligne Charles de Quinsonas, gérant adjoint du fond M&G Emerging Markets Bonds.

Compte tenu de la forte corrélation entre la croissance du PIB et la qualité de la dette souveraine, "on peut s'attendre à des relèvements des notations souveraines", indique l'expert.

De plus, M&G a battu en brèche la thèse selon laquelle la baisse des cours du pétrole est forcément néfaste pour l'ensemble des pays émergents. En effet, tous ne sont pas exportateurs nets de pétrole comme peuvent l'être de nombreux pays du Moyen-Orient. M&G est négatif sur la dette de ces régions. En revanche, l'Inde ou la Turquie, importateurs net de pétrole, profitent du prix bas du baril.

Concernant l'impact de la politique monétaire de la Fed sur la dette émergente, M&G nuance aussi l'appréciation qu'il faut en faire. "La physionomie de la courbe des taux américains, principalement tirée par l'inflation et le stimulus budgétaire - la première restant faible et le second incertain - est plus importante que les resserrements à court terme", assure Charles de Quinsonas. Un risque est toutefois lié à ce facteur : si la Fed est en retard et doit relever trop rapidement ses taux.

Au final, "on ne voit pas de catalyseur pour que les spreads s'écartent à moins qu'une guerre mondiale éclate à partir de la confrontation Etats-Unis/Corée du Nord, ce qui semble quand même peu probable", conclut le gérant adjoint du fonds M&G Emerging Markets Bonds.