CARACAS, 18 novembre (Reuters) - Nicolas Maduro a proposé vendredi d'aider son homologue américain Donald Trump dans la lutte contre le trafic de drogue, alors que Washington accuse les principaux alliés politiques du président vénézuélien de commerce illégal de stupéfiants.

Le département américain du Trésor a placé sur liste noire plusieurs hauts représentants du Venezuela parmi lesquels le vice-président Tareck El Aissami et le ministre de l'Intérieur Nestor Reverol, accusés de favoriser le transfert de drogue de la Colombie vers l'Amérique du Nord.

Nicolas Maduro estime qu'il s'agit là d'une campagne de dénigrement et répète que les Etats-Unis doivent faire davantage pour réduire la consommation de drogue.

"Président Trump, si vous voulez vraiment combattre le trafic qui a détruit la jeunesse américaine et a envahi votre pays avec de la drogue venue de Colombie, vous m'avez comme allié", a-t-il affirmé lors d'un entretien télévisé.

"Venez vous renseigner sur notre expérience, nous pouvons unir nos forces."

Nicolas Maduro n'a pas donné plus de précisions.

Les relations entre les deux pays se sont détériorées encore davantage au cours de l'été et le président vénézuélien a dénoncé à de maintes reprises les sanctions prises par Donald Trump contre son pays.

Le chef de la Maison blanche a signé fin août un décret interdisant les transactions impliquant certains types d'emprunts d'Etat vénézuéliens, après avoir déjà imposé des sanctions individuelles contre Nicolas Maduro et évoqué une possible option militaire dans le but de mettre fin à sa "tyrannie".

Cette décision de Washington faisait suite à la création par Nicolas Maduro d'une toute puissante Assemblée constituante, considérée par la communauté internationale comme un moyen pour le chef d'Etat d'asseoir une dictature.

A l'issue d'un entretien avec le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy fin septembre, Donald Trump a invité l'Union européenne à s'associer aux sanctions américaines contre l'administration Maduro.

"Les citoyens du Venezuela ont enduré d'immenses souffrances, la pauvreté, les privations et de dangereux troubles politiques sous le régime socialiste oppressif de Maduro", avait alor dit le président américain.

Nicolas Maduro a déjà demandé par le passé à rencontrer Donald Trump. La Maison blanche a répondu à l'une de ces requêtes en disant que Donald Trump rencontrerait son homologue vénézuélien quand le Venezuela sera de nouveau une démocratie. (Deisey Buitrago et Brian Ellsworth; Jean Terzian pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)