En effet, depuis 2008, les principales banques centrales se sont engagées à maintenir les taux directeurs à des niveaux très bas, ce qui a entraîné une période de stabilité sans précédent dans les rendements des obligations d'État.

Cependant, l’environnement des taux commence à changer. La Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque du Canada ont commencé à augmenter les taux et la Banque d'Angleterre pourrait augmenter les siens prochainement. Si l'économie mondiale continue de s'améliorer, accompagnée d’une recrudescence de l’inflation, les politiques des grands argentiers mondiaux deviendront une source d'inquiétude. Dans ce contexte, les investisseurs exigeront des rendements plus élevés pour compenser cette incertitude, générant, in fine, des écarts sur le cours des obligations.
La Fed prépare un plan visant à réduire le réinvestissement des titres à échéance, permettant progressivement une contraction de son bilan. La BCE a déjà ralenti le programme actuel d'achat d'actifs et est susceptible d'annoncer une nouvelle diminution progressive d’ici quelques mois, en raison de la rareté des obligations d'État admissibles. L'engagement de la Banque du Japon (BoJ) de maintenir des taux à 10 ans proche de zéro a permis à la banque de ralentir ses achats en agissant uniquement si nécessaire. Enfin, La Banque d'Angleterre devrait emboiter le pas et adopter aussi le « tapering ».

Dans l'environnement actuel, les perspectives de rendement pour les stratégies obligataires  traditionnelles paraissent asymétriques, avec plus de risques à la baisse que de potentiel de hausse.
Par conséquent, le prolongement de la normalisation des politiques monétaires, même en douceur, pourrait créer un relèvement de la courbe des taux sur les échéances longues. Tout d’abord, la sensibilité des obligations peut créer de la volatilité dans le prix. En effet, lorsque les taux étaient à 4 ou 5 %, une hausse de 1 % génèrerait une sensibilité moindre que la même variation à partir du niveau actuel proche de zéro.

De plus, le niveau élevé de la dette mondiale crée de l’inquiétude, certains membres du FMI ont lancé un cri d’alarme considérant cette dette comme une bombe à retardement. Elle atteint 152 000 milliards soit 225 % du PIB de la planète. Selon la théorie de Keynes, en suivant son adage de l’économie rythmée. Les états s’endettent avec des plans de relance pendant les phases de récessions, et se désendettent dans les phases de croissance. Le problème réside dans le fait que ces économies avancées ne génèrent plus assez de croissance pour financer ce désendettement.
Les gains ou pertes de capital se produisent lorsque les rendements évoluent. Par exemple, si les investisseurs pensent que le risque de défaut de l'entreprise augmente, ils exigent une prime de risque plus importante. Dans ce cas, les obligations de sociétés existantes avec des primes de risque plus faibles diminuent généralement de valeur, ce qui entraîne une perte en capital pour ceux qui les détiennent.  Il apparaît clairement qu’une poussée sur les taux entrainerait vraisemblablement des arbitrages violents sur le marché obligataire, loin du climat serein connu depuis presque dix ans.