2014, début d’une période sombre :
 
L’économie mondiale déçoit dès 2014, la baisse des prix du pétrole impacte la croissance et par conséquent le moral des investisseurs. Globalement, l’année est marquée par l’effondrement des prix des matières premières (comme illustré dans le graphique ci-dessous), quasiment aucune n’étant épargnée. L’indice de référence Global S&P 500 GSCI est revenu à ce moment-là à son plus bas niveau, jamais atteint depuis la fin de la crise de 2008. Une croissance mondiale aurait permis une hausse de la demande de matières premières, du fait de l’augmentation du pouvoir d’achat des consommateurs, or celle-ci est caractérisée par une absence de reprise et par un ralentissement économique en Chine. L’essoufflement de la croissance chinoise la rend moins gourmande en termes de matières premières, ce qui pèse sur l’ensemble de l’économie mondiale.  



2015, changement de paradigme pour le marché des MP :

En 2015, les prix des matières premières ont continué de chuter, avec notamment des difficultés concernant l’énergie et les produits de base. Durant cette année-là, les conditions climatiques étaient très favorables à la production de denrées alimentaires, de même que le développement du pétrole de schiste aux Etats-Unis l’a été pour la production de l’or noir. Les produits de consommation courante sont en abondance, à tel point que l’offre excède la demande, et place l’année 2015 comme une année noire dans les esprits des investisseurs.
Cette surproduction est venue freiner les besoins d’importations des Etats, notamment l’économie chinoise a souffert de la baisse de la demande provenant de l’Europe et des Etats-Unis. La Chine est en effet toujours pointée du doigt, même du côté des importations. A l’image du premier importateur mondial de matières premières, elle absorbait déjà il y a deux ans 45% de la production mondiale de métaux industriels et s’imposait comme le principal importateur de pétrole. Le fait qu’elle réduise ses importations, bien que cette diminution soit très légère, a déstabilisé le marché mondial des matières premières.
Les BRICS connaissaient, à l’exception de l’Inde, une récession qui plombait les exportations de matières premières. Cet essoufflement dans la croissance des économies émergentes avait été évoqué par la Banque Mondiale, qui prédisait que les Etats-Unis et les pays développés allaient dynamiser par la suite l’économie mondiale.

En fin d’année, le bilan était assez pessimiste, la crainte d’un décrochage mondial sur ce marché continuait de peser, sans oublier le phénomène El Niño qui commençait à inquiéter et à se faire ressentir du côté des matières premières agricoles, telles que les fèves de cacao qui ne poussaient plus à cause des conditions météorologiques. 

2016, année de reprise :

En 2016, la Chine a importé massivement du pétrole, des minerais de fer, et autres matières premières. Elle a même enregistré des niveaux record d’achats et mis en place des mesures visant à éliminer la surproduction. D’un point de vue global, l’année 2016 aura été très profitable aux échanges de matières premières : la majorité des produits qui enregistraient des prix au plus bas depuis plusieurs années ont vu leur cours bondir (comme illustré dans le graphique ci-dessous). 




Synthèse des valeurs à suivre et des perspectives 2017 :

Cet élan de reprise se poursuit depuis ce début d’année, notamment pour les prix du pétrole et les métaux de base. Ces valeurs ont en effet été poussées à la hausse suite à l’accord signé par l’OPEP et à l’annonce du projet de Donald Trump de développer les infrastructures. Néanmoins, l’élection du président américain et la hausse des taux d’intérêt par la FED ont fait chuter le cours de l’or, qui ne profite pas de l’optimisme du marché. L’indice de référence du marché mondial des matières premières, le Global S&P 500 GSCI Index a progressé de plus de 16% en un an, ce qui traduit également la bonne santé du secteur (graphique ci-dessous).