BNY Mellon reste sur ses gardes. « 2017 pourrait s’inscrire à l’inverse de la dynamique « en deux temps » observée en 2016. Dans un premier temps, les valeurs défensives et les emprunts d’État pourraient fortement sous-performer, tandis que les valeurs cycliques s’envoleront. Dans un second temps, une prise de conscience suscitera un retour de l’aversion au risque. Une telle situation devrait entraîner la surperformance des valeurs défensives et la correction des valeurs cycliques », explique Nick Clay, gérant Actions internationales chez Newton IM, une boutique de BNY.

Constatant que les marchés avaient largement anticipé le dernier relèvement de taux de la Fed - et que le prix des actifs avait évolué en conséquence ce qui s'était traduit par une forte hausse des indices actions - le gestionnaire d'actifs fait aussi un parallèle avec 2012. "Cette période de forte performance des marchés d'actions rappelle la troisième vague de QE, annoncée en septembre 2012 par la Fed. Le marché avait fortement progressé au cours de l'année suivante, emporté par les valeurs cycliques et l'espoir, avant de passer deux ans à panser ses plaies", rappelle Nick Clay.

Autrement dit, l'espoir est certes alimenté depuis le début de l'année 2017 par la perspective de la relance promise par Donald Trump mais les premiers doutes commencent à surgir sur sa capacité à les mettre rapidement en place. De plus, le gérant Actions internationales de Newton IM (BNY Mellon) identifie quelques freins à la croissance. Or, si cette dernière est trop faible, les marchés et l'économie dans son ensemble risquent d'avoir du mal à absorber le resserrement monétaire à venir.

"La croissance économique, notamment dans les pays développés occidentaux, est confrontée à des défis structurels. On peut citer (entre autres) : le vieillissement des populations, les innovations technologiques et le poids de la dette, en forte hausse depuis la crise financière. La partie longue de la courbe des rendements ne s'étant pas pentifiée, la croissance reste confrontée à de sérieux défis. Même son de cloche chez certains investisseurs. Dans les jours qui ont suivi la hausse des taux, le marché américain a enregistré sa plus longue série de journées baissières consécutives, tandis que les bons du Trésor américain rebondissaient", prévient Nick Clay, chez BNY.

Derrière tout cela, la question est de savoir si Janet Yellen, la présidente de la Fed, ne risque pas de regretter de s'être alignée sur le consensus en mars en relevant ses taux. Pour Nick Clay, un autre scénario est possible : la présidente de la Fed procède à quelques hausses de taux pour se redonner des marges de manoeuvre et assouplir à nouveau sa politique au cours de la prochaine récession.