Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a achevé la semaine en petit repli (-0,24%) vendredi, le marché ne parvenant pas à mettre de côté ses questions sur la mise en place du programme économique de Donald Trump.

L'indice CAC 40 a cédé 11,86 points à 5.020,90 points dans un volume d'échanges peu soutenu de 2,51 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,76%.

La cote parisienne a ouvert en repli et a conservé cette tendance toute la séance, tout en demeurant néanmoins ancrée au-dessus du seuil des 5.000 points.

"Il y a un peu d'attentisme, et le CAC 40 n'avance pas. Nous avons tous les facteurs en Europe pour que les marchés européens grimpent encore et pourtant ils ne l'ont pas fait", relève auprès de l'AFP Alexandre Baradez, un analyste de IG France.

Car encore une fois, les investisseurs ont été taraudés par des questions de politique, avec les Etats-Unis en ligne de mire.

"C'est une semaine surtout axée sur le vote aujourd'hui de la réforme de l'assurance maladie, le premier grand test politique pour Donald Trump", explique ainsi M. Baradez.

Le vote sur la refonte du système de santé proposée par l'administration Trump était initialement prévu jeudi au Congrès américain, avant d'être reporté à ce vendredi (après la clôture des marchés européens), en raison de fortes divisions au sein de la majorité républicaine sur le sujet.

"L'issue du vote donnera la tendance pour la semaine prochaine. En effet, le rejet de cette loi ferait naître des inquiétudes sur la capacité de Donald Trump à déclencher les autres réformes", a relevé dans une note Franklin Pichard, directeur général chez Kiplink Finance.

"Le nombre de voix contre le projet sera un élément à prendre en compte", ajoute M. Baradez. Car un grand nombre de votes négatifs dans les rangs des républicains "signifierait qu'il y a une opposition assez forte au sein même de la majorité. Le marché va donc peut-être se demander ce qu'il en sera pour la réforme fiscale", poursuit-il.

Dans ces conditions, les indicateurs du jour, pourtant de bonne facture, n'ont pas réussi à changer la donne.

"Malgré de bons indicateurs, nous avons l'impression que la macroéconomie est occultée par les questions politiques", résume M. Baradez.

Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables ont rebondi un peu plus que prévu en février.

En zone euro, la croissance de l'activité du secteur privé est ressortie à 56,7 en mars, contre 56,0 en février, soit son niveau le plus haut depuis avril 2011.

Dans l'Hexagone, elle s'est accélérée sur la même période pour atteindre son plus haut niveau en près de six ans, selon l'indice PMI.

Sur le front des valeurs, STMicroelectronics a terminé en tête de l'indice élargi SBF 120 (+4,27% à 14,79 euros), dans le sillage de la hausse des prévisions de chiffre d'affaires de son concurrent allemand Infineon.

Bolloré a pris 0,71% à 3,54 euros après avoir d'abord reculé. Le groupe a annoncé le rachat de sa filiale Blue Solutions et publié un bénéfice net part du groupe en repli de 22% pour l'exercice 2016 en raison d'une conjoncture "déprimée" pour la logistique.

Blue Solutions a de son côté décollé (+74,02% à 16,88 euros), se rapprochant du prix proposé par Bolloré (17 euros) pour les 11% de sa filiale spécialisée dans le stockage d'électricité que le groupe ne détient pas encore.

Worldline a profité (+1,97% à 29,00 euros) du relèvement de sa recommandation à "neutre" par Natixis.

afp/al