Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris rebondissait timidement (+0,21%) mercredi matin, après avoir ouvert en très léger repli, les investisseurs hésitant à se positionner sur fond d'incertitude politique aux Etats-Unis après le renvoi du secrétaire d'Etat Rex Tillerson.

A 09H21 (08H21 GMT), l'indice CAC 40 prenait 10,78 points à 5.253,57 points. La veille, il avait fini en recul de 0,64%.

"Le virage protectionniste se confirme aux Etats-Unis. Après les taxes douanières sur l'acier et l'aluminium, (...) Donald Trump a bloqué le rachat de Qualcomm par Broadcom, puis viré son diplomate en chef Rex Tillerson et menacerait maintenant de mettre en place des barrières douanières de plusieurs dizaines de milliards de dollars sur les importations de produits chinois", ont observé dans une note les stratégistes du courtier Aurel BGC.

"La réaction des marchés paraît presque mesurée dans ce contexte, mais il est vrai que les décisions de la Maison Blanche sont difficiles à suivre et rien n'apparaît jamais comme étant définitif", ont-ils complété.

La réaction des marchés au limogeage par le président Donald Trump de son chef de la diplomatie a "d'abord été indifférente, toutefois quand la nouvelle a commencé à être absorbée, (...) il est apparu (aux investisseurs) que le visage sans cesse changeant de l'équipe de Donald Trump témoigne d'une administration désorganisée et qui pourrait ne pas être si favorable au marché à l'avenir", a estimé dans une note Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.

Si les investisseurs ont profité de cet événement pour s'accorder quelques prises de bénéfices mardi, après plusieurs séances dans le vert, ils semblaient plus hésitants sur la marche à suivre ce mercredi.

Et face à l'actualité politique américaine, la très forte accélération de la production industrielle en Chine aux mois de janvier et février n'a eu que peu d'influence sur la cote.

De leur côté, les ventes de détail chinoises ont grimpé de 9,7% sur un an pour la même période, en légère accélération par rapport à décembre (+9,4%) tandis que les investissements en capital fixe ont eux aussi très fortement accéléré.

En Allemagne, le taux d'inflation s'est élevé à 1,4% en février sur un an, décélérant légèrement par rapport à janvier.

- Indicateurs américains à l'agenda -

En matière d'indicateurs, la séance sera également rythmée par les chiffres de la production industrielle pour janvier en zone euro.

Aux Etats-Unis, sont enfin attendus les prix à la production ainsi que les ventes au détail pour février, avant les stocks et ventes des entreprises pour le mois de janvier.

En matière de valeurs, Interparfums gagnait 2,64% à 36,95 euros après avoir dégagé un bénéfice net de 40 millions d'euros en 2017, en hausse de 23%, soutenu par des ventes dynamiques et le remboursement de la taxe sur les dividendes, selon des résultats publiés mercredi.

Veolia s'adjugeait 0,23% à 19,41 euros en dépit de la suspension mardi, par la Cour administrative d'appel de Paris, de l'attribution au groupe d'un contrat de 397 millions d'euros pour gérer une usine de traitement des eaux usées à Valenton (Val-de-Marne), précédemment exploitée par son concurrent Suez (+0,09% à 11,76 euros).

Rothschild and Co progressait de 4,05% à 29,55 euros, profitant de revenus et d'un bénéfice net ayant monté en 2017, grâce à la fois à l'acquisition de la banque privée Martin Maurel et à des performances solides.

Haulotte Group cédait en revanche 1,26% à 18,88 euros, lesté par un bénéfice net en recul de 24% en 2017 en raison notamment d'un effet de change négatif sur le dollar et de provisions pour risques, malgré l'amélioration de sa performance opérationnelle.

Air France gagnait 0,29% à 9,64 euros. La direction de la compagnie a proposé mardi des ajustements de salaires pour compenser une baisse du pouvoir d'achat de certains salariés et tenter de désamorcer une grève annoncée pour le 23 mars, offre froidement accueillie par les syndicats.

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