Paris (awp/afp) - Ce seront les derniers grands rendez-vous de l'année: la Bourse de Paris va, comme ses voisines européennes, se tourner vers les Banques centrales la semaine prochaine, à l'occasion de leurs réunions de politique monétaire.

Comme toujours, c'est la Réserve fédérale américaine (Fed) qui ouvrira le bal de mardi à mercredi, suivie jeudi par son homologue européenne.

Et comme d'habitude, les investisseurs seront attentifs à ces événements, même si en l'espèce le suspense ne semble guère prégnant, tant les institutions monétaires ont déjà balisé le chemin depuis l'automne.

"Il n'y a pas de surprise, tout le monde s'attend à une hausse des taux par la Fed en décembre", estime ainsi auprès de l'AFP Florence Barjou, responsable de la gestion multi-actifs de Lyxor.

"La question porte plutôt sur l'année prochaine, puisque le marché attend en moyenne deux hausses de taux en 2018 alors que la Réserve fédérale en a encore quatre dans son scénario", ajoute-t-elle.

Du côté de la Banque centrale européenne, les opérateurs ne s'attendent pas non plus à un changement de ton. Lors de sa dernière réunion en octobre, la BCE est restée plutôt accommodante, annonçant certes la fin de ses rachats d'actifs à partir de septembre 2018, mais tout en se disant prête à remonter au front si nécessaire.

"Il est un peu tôt pour commencer à indiquer ce qu'ils feront après septembre. Communiquer de façon précoce ne leur apporterait rien", anticipe Mme Barjou.

Egalement prévue jeudi, la réunion de la Banque d'Angleterre (BoE) devrait être dénuée de tout enjeu d'importance, depuis que l'institution a relevé ses taux début novembre et fait part de sa prudence sur la poursuite de ce léger tour de vis.

Si ces rendez-vous représentent la principale actualité des jours à venir, la publication de plusieurs indicateurs, dont les chiffres de l'inflation des deux côtés de l'Atlantique, sera aussi à l'agenda.

VOLATILITÉ

Que ces chiffres leur plaisent ou pas, les marchés pourraient dans tous les cas retrouver un peu de volatilité lors de la dernière semaine d'activité avant la trêve des confiseurs, juge auprès de l'AFP Gilles Guibout, gérant actions Europe chez AXA IM.

Assistera-t-on pour autant à un +rally+ de Noël, ce mouvement de hausse souvent observé avant les fêtes?

C'est loin d'être certain, à en croire les analystes, notamment en raison de prises de profits au terme d'une année de solide croissance des marchés d'actions. Le Dax a déjà engrangé près de 15% depuis début 2017, tandis que le CAC 40 affichait une progression de 11% environ.

Après la réforme fiscale américaine, "il faudrait un nouveau catalyseur pour que le marché progresse", estime Florence Barjou.

Cette réforme tant attendue a en effet brièvement dopé les actions la semaine écoulée, après son vote par le Sénat américain. "C'est important, car cela ouvre des perspectives d'amélioration des résultats d'entreprises, ne serait-ce que par l'effet des baisses d'impôts", analyse Gilles Guibout.

"Autre élément très favorable en Europe, ce qui se passe en Allemagne", poursuit M. Guibout. La chancelière Angela Merkel et le chef des sociaux-démocrates Martin Schulz vont en effet se réunir mercredi pour discuter d'une éventuelle alliance gouvernementale, qui permettrait à Berlin de sortir de son impasse politique actuelle.

Sans oublier bien sûr les dernières avancées concernant le Brexit. Après une semaine tendue, la Commission européenne a en effet annoncé que des "progrès suffisants" avaient été atteints sur les conditions du divorce avec le Royaume-Uni, permettant l'ouverture de la deuxième phase de négociations lors d'un sommet européen jeudi et vendredi prochains.

Dans ces conditions, le rapport mensuel sur l'emploi américain en aurait presque été oublié. Or, les créations d'emplois en novembre ont dépassé les attentes des analystes, a-t-on appris vendredi. Ultime bonne nouvelle d'une semaine plutôt rassurante pour les investisseurs.

afp/jh