WASHINGTON - L'incertitude règne aux Etats-Unis à quelques heures de l'échéance fixée aux sénateurs pour éviter une paralysie de l'administration fédérale faute de financements.

La Chambre des représentants a adopté jeudi, par 230 voix contre 197, une proposition de loi visant à prolonger le financement du gouvernement fédéral jusqu'au 16 février. Le texte a été transmis au Sénat, qui doit se prononcer d'ici 05h00 GMT.

Mais cette étape risque d'être délicate au vu des rapports de force à la chambre haute du Congrès. Les républicains y sont majoritaires, mais doivent convaincre neuf élus démocrates de se rallier au texte pour réunir la majorité qualifiée de 60 voix sur 100.

La situation est d'autant plus incertaine qu'au moins trois élus républicains ont dit qu'ils ne voteraient pas le texte en l'état. Les probabilités sont à 50-50, a estimé Mick Mulvaney, qui dirige l'Office de la gestion et du budget de la Maison blanche.

Donald Trump devait initialement se rendre vendredi après-midi dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, pour y passer le week-end mais la Maison blanche a indiqué qu'il avait repoussé son départ jusqu'au dénouement de la crise.

S'exprimant vendredi matin par le canal habituel de son fil Twitter, le président américain a accusé l'opposition démocrate d'exercer une forme de chantage sur cette proposition censée éviter un "shutdown" de l'administration fédérale.

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PARIS - Angela Merkel a évoqué hier une marge de manoeuvre possible sur la réforme de la zone euro, portée par Emmanuel Macron, dans le texte de compromis conclu avec les sociaux-démocrates du SPD en vue d'une grande coalition gouvernementale en Allemagne.

"Le document sur les pourparlers exploratoires est conçu de telle sorte que nous avons laissé de la marge pour des discussions avec la France pour trouver une solution adéquate", a dit la chancelière lors d'une conférence de presse au côté du chef de l'Etat français.

"Si tout était fixé dans le moindre détail dans le document exploratoire en Allemagne, il ne servirait plus à rien de négocier, il y a des ambiguïtés voulues dans ce document", a-t-elle ajouté à l'Elysée.

L'Allemagne reste plongée dans une période d'incertitude politique malgré l'accord signé le 12 janvier entre la CDU de la chancelière et le SPD en vue d'une grande coalition gouvernementale. Ce texte, conclu après d'âpres négociations, doit encore être validé par la base du parti social démocrate lors d'un congrès dimanche et la partie s'annonce délicate.

Cette période de flottement fait planer une ombre sur le calendrier de réformes porté par Emmanuel Macron qui, depuis son élection, a fait de la relance de l'Union européenne un des piliers de sa politique étrangère. Il s'est notamment engagé avec Angela Merkel à trouver d'ici au mois de mars un consensus sur la zone euro et à boucler une feuille de route en juin.

PARIS - Cinquante-cinq ans après le traité de l'Elysée, la France et l'Allemagne signeront lundi une déclaration commune visant à conforter le couple franco-allemand et poser les jalons d'un nouveau traité, a déclaré de son côté Emmanuel Macron.

Cette déclaration "sera adoptée pour poursuivre l'élan de notre relation bilatérale et lancer les travaux pour la conclusion d'un nouveau traité pour définir une réponse commune aux défis de notre temps", a dit le chef de l'Etat français au côté de la chancelière allemande Angela Merkel, à l'Elysée.

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SANDHURST, Angleterre - Emmanuel Macron et Theresa May ont annoncé jeudi un renforcement de la collaboration franco-britannique dans les domaines de la défense et des migrations, avec la signature d'un traité complétant les accords du Touquet en particulier.

La Première ministre britannique a notamment annoncé que son pays affecterait trois hélicoptères Chinook pour soutenir les opérations militaires françaises au Sahel, à l'issue d'un sommet franco-britannique à l'Académie royale militaire de Sandhurst.

Le Royaume-Uni s'est parallèlement engagé à soutenir financièrement le renforcement de la sécurité de ses frontières installées sur le sol français, en particulier à Calais.

Ces 44,5 millions de livres (50 millions d'euros) financeront notamment des caméras de surveillance, des équipements à infra-rouge et des barrières.

Emmanuel Macron a quant à lui insisté sur la signature entre les deux pays d'un traité de Sandhurst, complétant celui du Touquet, qui doit accélérer la gestion de l'accueil des migrants pouvant prétendre à être accueilli au Royaume-Uni.

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TOULON, Var - Service national, renouvellement de la force de dissuasion nucléaire, renforcement du renseignement militaire et effort budgétaire "inédit" : Emmanuel Macron a confirmé la priorité qui sera accordée à la défense au cours de son quinquennat dans un contexte de "menaces accrues".

Le discours du chef de l'Etat lors de ses voeux aux armées à Toulon, à bord du bâtiment de projection et de commandement "Dixmude", était attendu par les militaires, six mois jour pour jour après la démission du chef d'état-major, le général de Pierre de Villiers, sur fond de désaccord budgétaire.

Cette démission, une première sous la Ve République, et les critiques formulées par Emmanuel Macron contre des "armées autopilotées" avaient jeté un froid entre l'exécutif et des militaires très sollicités sur les théâtres intérieur (Sentinelle) et extérieurs (Chammal, Barkhane...).

Le chef de l'Etat a depuis multiplié les déplacements auprès des forces sur le terrain, du Mali au Niger en passant par les Emirats arabes unis ou encore sur l'île Longue qui abrite les quatre sous-marin nucléaires lanceurs d'engins (SNLE).

Conformément à ses engagements de campagne, le budget des armées a été porté en 2018 à 34,2 milliards d'euros de crédits, une hausse de 1,8 milliard par rapport à la loi de finances 2017, avec l'objectif d'un budget de 2% du PIB français en 2025.

Le montant de la provision pour les opérations extérieures (Opex) a été porté à 650 millions d'euros contre 450 millions d'euros l'an dernier et atteindra 1,1 milliard d'euros en 2020.

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PARIS - Une nouvelle agression à l'arme blanche de surveillants de prison par un détenu, à Borgo, en Corse, a interrompu les discussions qui venaient de reprendre entre syndicats et direction de l'administration pénitentiaire (DAP).

Selon des sources syndicales, ce détenu de droit commun à l'isolement, suivi au titre de la radicalisation islamiste, a attaqué deux gardiens à l'ouverture de sa cellule, puis s'est retranché avec deux autres prisonniers dans une partie commune.

La DAP a confirmé à Reuters l'implication de trois détenus, dont un suivi pour radicalisation, et précisé que des gendarmes et policiers étaient intervenus pour les maîtriser. Un des deux gardiens a été blessé au thorax, l'autre au visage et au crâne. Ils ont été hospitalisés mais leur vie n'est pas en danger.

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LE CAIRE - Le président égyptien, Abdel Fattah al Sissi, a annoncé hier qu'il briguerait un second mandat lors de l'élection présidentielle prévue dans deux mois.

Sa candidature à ce scrutin qui sera organisé du 26 au 28 mars, avec un second tour du 24 au 26 avril le cas échéant, ne faisait guère de doute.

Avec une presse au service du pouvoir en place et un processus de désignation des candidats particulièrement compliqué, sa victoire semble elle aussi déjà acquise.

Sissi avait été élu avec près de 97% des voix en mai 2014, un an après avoir renversé en tant que chef de l'armée le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.

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SUGEDIGI, Turquie - La Turquie a lancé hier par des bombardements transfrontaliers une opération militaire annoncée depuis plusieurs jours dans la région syrienne d'Afrin, tenue par des miliciens kurdes.

Aucun soldat turc n'a été déployé en territoire syrien, a précisé le ministre turc de la Défense, Nurettin Canikli.

Selon la presse turque, cependant, une vingtaine de cars transportant des rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), soutenue notamment par Ankara, ont franchi la frontière à la lisière orientale de la région d'Afrin pour gagner une zone du nord de la Syrie contrôlée par la Turquie.

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ROME - L'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi et ses alliés de droite se sont mis d'accord sur une plate-forme commune en vue des élections législatives du 4 mars dans le pays, s'engageant notamment à baisser les impôts et à annuler les hausses programmées de l'âge du départ à la retraite.

"Unis nous gagnons", a écrit Silvio Berlusconi sur Twitter, précisant qu'il avait signé le programme électoral avec Matteo Salvini, chef de file de la Ligue du Nord, et Giorgia Meloni, la cheffe d'un autre parti d'extrême droite, les Frères d'Italie.

Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, la Ligue du Nord et les Frères d'Italie, sont donnés en tête des intentions de vote pour les élections législatives mais ne devraient pas obtenir la majorité absolue au Parlement.

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OSLO - 2017 a été la deuxième ou troisième année la plus chaude, après 2016, depuis le début des relevés météorologiques au XIXe siècle, a annoncé hier l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

La température moyenne s'est située 1,1 degré Celsius au-dessus des niveaux pré-industriels, se rapprochant doucement du seuil de +1,5 fixé comme limite idéale au réchauffement climatique par près de 200 pays réunis à Paris lors du sommet sur le climat en 2015. Leur objectif premier est de limiter la hausse des températures mondiales "bien en deçà" de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux pré-industriels.

Dix-sept des 18 années les plus chaudes répertoriées depuis le début des relevés météorologiques, au XIXe siècle, se sont produites depuis 2000, confirmant l'impact des gaz à effet de serre sur les températures, affirme l'OMM.

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SAN FRANCISCO - Facebook va commencer à établir un classement hiérarchique des sources d'informations "fiables" dans le flux des messages postés sur ses réseaux, le groupe voulant par là lutter contre le "sensationnalisme" et la "désinformation", a dit hier Mark Zuckerberg, P-DG du géant d'internet.

L'entreprise, qui compte plus de deux milliards d'utilisateurs mensuels, entend avoir recours à des enquêtes pour déterminer le degré de fiabilité des sources d'informations, ajoutant qu'elle mettrait l'accent sur les sources locales.

L'initiative de Facebook est susceptible de bouleverser le paysage médiatique dans presque tous les pays du monde étant donne l'omniprésence du plus grande réseau social au monde et son rôle central dans la diffusion d'informations.