PARIS - Le premier débat télévisé entre les cinq principaux candidats à l'élection présidentielle a donné lieu hier soir sur à quelques poussées de fièvre sans bouleverser la hiérarchie ni apporter de véritables nouveautés sur le fond.

Les déboires judiciaires de Marine Le Pen et de François Fillon n'ont donné lieu qu'à de très rares allusions lors de ces échanges retransmis sur TF1 et dont étaient exclus, à leur grand dam, les six prétendants les moins cotés dans les sondages.

Paradoxalement, François Fillon, fragilisé par l'affaire des soupçons d'emplois fictifs dont sa famille aurait bénéficié, y a lui-même fait allusion en conclusion de ce débat de près de trois heures, après avoir promis une commission pour réfléchir à des mesures de transparence de la vie publique.

"J'ai pu commettre des erreurs, j'ai quelques défauts (...) mais j'ai l'expérience", a déclaré l'ancien Premier ministre, à la traîne dans les intentions de vote derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron, qui font la course en tête.

Il a fallu attendre près d'une heure pour que les échanges s'animent. "Il y a quelques années, il n'y avait pas de burkini sur les plages. Je sais que vous êtes pour, M. Macron", a-t-elle dit. Celui-ci a riposté. "Je n'ai pas besoin d'un ventriloque (...) Le piège dans lequel vous êtes en train de tomber, Mme Le Pen, par vos provocations, c'est de diviser la société". Et d'accuser la candidate d'extrême droite de faire des Français musulmans des ennemis de la République.

A l'issue du débat, Emmanuel Macron a été jugé le candidat le plus convaincant, par 29% des sondés, devant Jean-Luc Mélenchon (20%), puis François Fillon et Marine Le Pen, à égalité à 19% et Benoît Hamon, à 11%, selon un sondage Elabe pour BFM TV.

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PARIS - Bernard Cazeneuve doit recevoir dans la journée le ministre de l'Intérieur, Bruno le Roux, pour évoquer avec lui l'emploi de ses filles comme collaboratrices parlementaires, a-t-on appris dans l'entourage du Premier ministre.

Selon l'émission "Quotidien" de la chaîne de télévision TMC, les filles de Bruno Le Roux, âgées aujourd'hui de 23 et 20 ans, ont, pendant leurs études, bénéficié de CDD à l'Assemblée nationale comme collaboratrices parlementaires auprès de leur père, qui était alors député PS de Seine-Saint-Denis.

Elles auraient cumulé chacune 14 et 10 Contrats à durée déterminée (CDD), effectués pendant les vacances scolaires, entre 2009 et 2016. Leurs activités ont été reconnues par Bruno Le Roux.

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PARIS - Vingt-cinq évêques français, dont cinq toujours en poste, ont couvert pendant des années 32 prêtres auteurs d'abus sexuels, qui ont laissé derrière eux 339 victimes présumées sans que la justice en soit informée, selon une enquête de Mediapart.

Le cardinal Philippe Barbarin, visé par une enquête qui a été finalement classée sans suite en 2016 à Lyon, a eu connaissance de cinq cas de prêtres accusés d'abus sexuels, sans pour autant saisir la justice, ajoute le site d'informations.

Pour leur permettre d'échapper aux autorités judiciaires ou éviter des scandales médiatiques, l'Eglise, depuis 1990, a déplacé plus de 90 prêtres impliqués dans des affaires de pédophilie, indique-t-il dans un autre volet réalisé avec "Cash Investigation", émission qui sera diffusée aujourd'hui sur France 2.

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CITE DU VATICAN - Le pape François a demandé pardon pour les "péchés et les manquements de l'Eglise et de ses membres" durant le génocide de 1994 au Rwanda, déclarant que les violences avaient "défiguré le visage" de l'Eglise catholique.

L'Eglise catholique rwandaise a publiquement demandé pardon l'an dernier pour le rôle joué par certains membres du clergé, qui, a-t-elle dit, ont attisé les haines interethniques ayant débouché sur les massacres. Certains des massacres ont eu lieu dans des églises où les gens s'étaient réfugiés pour tenter d'échapper aux miliciens.

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PARIS - L'ancien directeur de l'Office central de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants (Octris), François Thierry, a été de nouveau placé en garde à vue. Trois autres personnes sont également en garde à vue dans cette enquête conduite par des juges d'instruction parisiens.

Le nom de l'ex-patron de l'Octris, actuellement en poste à la sous-direction antiterroriste de la PJ (Sdat), apparaît dans une enquête ouverte à l'été 2013 sur un trafic de stupéfiants laissant soupçonner une provocation policière.

L'ex-commissaire anti-drogue fait par ailleurs l'objet d'une plainte d'un ancien informateur pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "escroquerie en bande organisée".

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PARIS - La banque UBS a été renvoyée en correctionnelle dans l'enquête la visant pour démarchage illicite et blanchiment aggravé de fraude fiscale, a-t-on appris de source judiciaire et auprès de l'établissement. "L'ordonnance a été notifiée vendredi", a-t-on précisé de source judiciaire.

Dans un communiqué publié ce matin, la banque suisse a fait savoir qu'elle contestait les charges pesant sur elle.

La décision du parquet national financier (PNF) entérine l'échec des négociations engagées par UBS pour éviter un procès dans le cadre d'une "convention judiciaire d'intérêt public (CJIP)", une possibilité ouverte par la loi Sapin 2 adoptée fin 2016 et dont le décret d'application est attendu début avril.

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BRUXELLES/LONDRES - La Première ministre britannique Theresa May écrira à l'Union européenne le 29 mars pour annoncer formellement la volonté du Royaume-Uni de sortir de l'UE.

D'ici la fin de la semaine prochaine, dans les 48 heures suivant la réception de la lettre de Theresa May, le président du Conseil européen Donald Tusk devrait distribuer aux gouvernements des 27 pays membres restants un document exposant les grandes lignes directrices des négociations.

Donald Tusk convoquera également les 27 dirigeants des pays membres pour un sommet, probablement début mai, destiné à entériner ces lignes directrices.

Une fois celles-ci validées, et donnant ainsi mandat à la Commission européenne pour conduire les négociations, le négociateur européen chargé du Brexit, le Français Michel Barnier, devrait pouvoir entamer courant mai les discussions avec son homologue britannique, David Davis.

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WASHINGTON - Le directeur du FBI James Comey a confirmé hier pour la première fois que ses équipes enquêtaient sur l'influence de la Russie dans la dernière campagne présidentielle américaine et sur ses liens éventuels avec l'équipe de campagne du candidat républicain à la présidentielle Donald Trump.

Auditionné par la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, le directeur du FBI a par ailleurs indiqué qu'il n'existait aucune preuve que Donald Trump ait été écouté pendant sa campagne sur ordre du président de l'époque, Barack Obama.

James Comey n'a pas voulu en démordre : le président russe Vladimir Poutine ne voulait pas simplement que la candidate du Parti démocrate à la présidentielle, Hillary Clinton, perde; il voulait que Donald Trump gagne.

Le FBI enquête à ce sujet depuis le mois de juillet, a confirmé James Comey. Il a précisé que si le gouvernement russe avait certes en l'intention de faire du tort à la campagne de Clinton et aider Trump, les services de renseignements américains ne pouvaient pas forcément en déduire que ces manoeuvres aient infléchi l'issue du scrutin.

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WASHINGTON - Bagdad a reçu l'assurance que Washington allait intensifier son soutien à la lutte contre l'Etat islamique, a déclaré hier le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi après avoir rencontré le président américain Donald Trump.

Le Premier ministre irakien a déclaré que le président républicain était apparu plus motivé pour la lutte contre les extrémistes islamistes que l'administration précédente du démocrate Barack Obama.

Auparavant, Donald Trump avait déclaré : "L'élément essentiel pour nous est de nous débarrasser de l'EI. Nous allons nous débarrasser de l'EI. Cela va arriver. Cela se passe en ce moment même."

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BEYROUTH - L'armée syrienne a lancé une contre-offensive dans le nord-est de la capitale, Damas, tandis que des informations contradictoires circulaient sur l'ampleur des territoires repris aux rebelles.

D'après une source militaire syrienne et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'armée du régime a reconquis la totalité des positions perdues la veille, mais les rebelles affirment toujours tenir une partie du terrain conquis dans le week-end, malgré de violents bombardements aériens qui les ont contraint de reculer.

Un correspondant de Reuters a vu des avions de combat dans le ciel de la capitale syrienne en début de journée et constaté la fermeture de plusieurs rues dans les quartiers situés à proximité des affrontements et tenus par le gouvernement.

L'OSDH, qui récolte quotidiennement des informations sur le conflit en s'appuyant sur des sources sur le terrain, a précisé que des combats intenses se poursuivaient et que l'armée avait mené plus de 500 raids aériens et frappes d'artillerie.