PARIS - L'attentat commis sur les Champs-Elysées contre des policiers a dominé le dernier jour de campagne présidentielle, bouleversant les agendas des candidats et replaçant la lutte antiterroriste et la sécurité au coeur des débats.

Un policier a été tué et deux autres grièvement blessés jeudi soir par un assaillant qui a ensuite été abattu. L'attaque a été revendiquée par l'Etat islamique.

Dès l'annonce de l'attentat, Marine Le Pen (Front national), François Fillon (Les Républicains), rejoints par la suite par Emmanuel Macron (En Marche!), ont annulé leurs déplacements prévus ce vendredi.

Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a décidé de maintenir son programme tandis que Benoît Hamon (Parti socialiste) annulait un déplacement à Evry (Essonne) tout en maintenant une seconde visite à Carmaux (Tarn).

"Rien ne doit entraver" l'élection présidentielle, "ce moment démocratique fondamental pour notre pays", a déclaré le Premier ministre Bernard Cazeneuve à l'issue d'un conseil de défense exceptionnel à l'Elysée.

Au total, plus de 50.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, en complément des 7.000 militaires Sentinelle, pour assurer la sécurité des 67.000 bureaux de vote ouverts en France pour le premier tour dimanche et le second, prévu le 7 mai.

PARIS - Les syndicats de police ont exprimé leur inquiétude et réclamé plus de fermeté contre les suspects dangereux lors d'une rencontre avec le ministre de l'Intérieur Matthias Felk, au lendemain de l'attaque sur les Champs-Elysées.

L'auteur de l'attaque, âgé de 39 ans, avait été condamné en 2005 en appel à quinze ans de réclusion pour tentatives d'homicide volontaire notamment sur un policier en Seine-et-Marne et libéré au bout de 10 ans.

Il était depuis le 14 octobre 2015 en mise à l'épreuve après une condamnation à deux ans de prison avec sursis pour une série de petits délits, et avait été entendu en février 2017 pour des menaces de mort sur des policiers.

PARIS - Les instituts de sondage risquent de se retrouver dans une situation inédite dimanche à 20h00 si les écarts dans les urnes entre les finalistes de l'élection présidentielle sont trop faibles pour donner une projection fiable du duo de tête.

Moins de six points séparent les quatre candidats de tête - Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon - d'après les sondages, à trois jours du premier tour du scrutin, une première sous la Ve République.

La situation est rendue d'autant plus compliquée avec la fermeture tardive des bureaux de vote, qui ne fermeront plus à 18h, mais à 19h - 20 h dans certaines grandes villes -, une mesure prise pour éviter les fuites des résultats.

PARIS - Emmanuel Macron accroît très légèrement son avance dans les intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle, avec 24,5% (+0,5), devant Marine Le Pen (22,5%, stable), selon le sondage quotidien Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNEWS et Sud Radio publié à deux jours du scrutin.

François Fillon (19,5%, stable) et Jean-Luc Mélenchon (18,5%, stable) sont donnés en troisième et en quatrième positions, selon cette étude réalisée en partie après l'attaque commise jeudi contre des policiers sur les Champs-Elysées.

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FRANCFORT - La police allemande a arrêté aujourd'hui un homme soupçonné d'avoir commis l'attaque à l'explosif contre le car des joueurs de l'équipe de football du Borussia Dortmund le 11 avril. Les enquêteurs privilégient la piste d'une tentative de manipulation du cours de Bourse des actions du club allemand.

Les services du procureur fédéral ont précisé qu'il s'agissait d'un individu de 28 ans, Sergueï V., ayant la double nationalité allemande et russe.

Le jour de l'attaque, il avait acheté 15.000 options d'achat d'actions du Borussia Dortmund avec possibilité de les revendre à un prix fixé à l'avance, utilisant l'argent d'un prêt à la consommation souscrit la semaine précédente.

Le procureur fédéral explique, dans un communiqué, que si l'action en Bourse du Borussia s'était effondrée au lendemain de l'attaque "le bénéfice aurait représenté plusieurs fois l'investissement initial".

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SEOUL - La Corée du Sud a déclaré être de nouveau en état d'alerte renforcée en prévision d'un nouvel important anniversaire chez son voisin du Nord, qui pourrait être l'occasion d'une nouvelle démonstration de force et peut-être d'un sixième essai nucléaire.

Washington a fait état d'un niveau d'activité inhabituel des bombardiers chinois, laissant entendre que l'armée de Pékin se tenait en alerte.

Lors d'une conférence de presse, le président Donald Trump a parlé de "certains mouvements très inhabituels dans les deux à trois dernières heures" et s'est dit persuadé que le président chinois, Xi Jinping, essaierait "très fort" de faire pression sur son allié et voisin nord-coréen.

Aucun des responsables américains qui ont signalé un renforcement de l'activité des bombardiers chinois ne s'est montré inquiet ni n'a laissé entendre qu'il en connaissait la raison précise.

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CARACAS - Un homme a été tué jeudi soir au cours d'une manifestation dans un bidonville de la capitale vénézuélienne Caracas, ce qui porte à neuf le nombre de morts depuis le début de la vague de contestation contre le pouvoir socialiste, ont rapporté des responsables municipaux.

Les médias vénézuéliens ont fait état de pillages et d'affrontements de rue avec les forces de sécurité dans des quartiers pauvres de Caracas, jeudi soir mais aussi vendredi matin.

L'opposition au Venezuela maintient la pression sur le gouvernement de Nicolas Maduro afin qu'il convoque des élections législatives et sorte le pays de la profonde crise économique dans laquelle il est englué.

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BEYROUTH - Le Conseil des gardiens de la Révolution iranienne a validé la candidature du président sortant, Hassan Rohani, à la présidentielle, ainsi que celle du conservateur Ibrahim Raisi et quatre autres candidats, mais a rejeté celle de l'ancien dirigeant Mahmoud Ahmadinejad, annoncent les médias officiels.

Considéré comme un dirigeant pragmatique modéré capable de s'entendre avec l'Occident - comme l'a illustré l'accord sur le nucléaire conclu en juillet 2015 - Hassan Rohani avait triomphé avec une large majorité dès le premier tour en 2013.

Hassan Rohani devrait avoir comme principal adversaire, pour l'élection du 19 mai, le conservateur Ibrahim Raisi et voir sa gestion de l'économie durement critiquée par ses adversaires.