SHANGHAI, 20 novembre (Reuters) - La Chine a proposé un programme en trois phases pour résoudre la crise des Rohingya, à commencer par l'instauration d'un cessez-le-feu, auquel ont adhéré la Birmanie et le Bangladesh, a annoncé dimanche le ministère chinois des affaires étrangères.

Plus de 600.000 Rohingya, des musulmans apatrides qui vivent dans l'Etat birman d'Arakan, ont fui la Birmanie pour se réfugier au Bangladesh depuis la fin août. Cet exode fait suite à une campagne de représailles de l'armée birmane en Arakan après l'attaque d'une trentaine de commissariats par des rebelles séparatistes rohingya.

En visite dans la capitale birmane, Naypyitaw, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a expliqué que des concertations pourraient permettre de trouver une sortie de crise acceptable pour les deux pays voisins.

La première phase, un cessez-le-feu, devrait être suivie de discussions bilatérales entre la Birmanie et le Bangladesh pour trouver une solution, écrit dimanche le ministère des Affaires étrangères chinois sur son site Internet.

Enfin, la troisième et ultime phase devrait être de travailler sur un dénouement du conflit à long-terme.

D'après Wang, un cessez-le-feu serait déjà pratiquement en place et la clé est désormais d'éviter que la situation ne s'embrase à nouveau.

Le ministre des Affaires étrangères chinois espère que les deux parties pourront bientôt mettre en oeuvre le rapatriement des Rohingya.

Un accord a été trouvé mais doit encore être signé, a-t-il précisé.

Dimanche, le ministère bangladais des Affaires étrangères annonçait avoir lancé des discussions avec la Birmanie dans le but de conclure un accord de rapatriement.

La question devrait être évoquée dans les prochains jours en Birmanie, où se tiendra en début de semaine une réunion des ministres des Affaires étrangères du Dialogue Asie-Europe (Asem).

Il faudrait pour cela que la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l'Onu aident les deux pays à "élaborer les conditions nécessaires et un environnement favorable", a dit Wang lors d'une conférence de presse commune avec la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, rapporte le site du ministère des Affaires étrangères chinois. (John Ruwitch; Jean Terzian pour le service français)