Zurich (awp) - A la Banque cantonale de Saint-Gall (SGKB), le directeur des investissements Thomas Stucki s'attend à ce que 2018 marque la fin de l'euro fort. Pour l'économie suisse et le franc cela n'aura qu'un impact limité, dans la mesure où la croissance dans l'Union européenne (UE) devrait rester solide. Les marchés financiers devraient continuer à progresser, avant tout au premier semestre, puis les choses pourraient se compliquer, a souligné la banque mercredi.

"La phase de croissance devrait peser sur la deuxième moitié de l'année", a affirmé M. Stucki lors de la présentation des perspectives 2018. Il cite quatre indicateurs normalement observés pendant une phase de boom: des taux d'intérêt en hausse à court et à long terme, une pression croissante de l'inflation, une saturation du marché du travail et des prix des matières premières en progression. Tous les critères sont remplis, à l'exception de l'inflation.

Or, après une phase de forte croissance suit généralement un ralentissement et une récession, puis une relance. "Nous sommes encore dans une phase de relance, mais à un stade avancé". Le spécialiste ne voit pas de gros risques de correction.

L'optimisme des investisseurs est intact, ce qu'on peut interpréter de deux manières: "D'une part, les investisseurs se sont habitués aux turbulences politiques, de l'autre la faible volatilité est un avertissement sur le fait qu'ils sont trop insouciants", explique M. Stucki.

En 2017, l'euro a été le favori des acteurs du marché, avec pour conséquence une position longue unique. Si la monnaie continuera d'avoir le vent en poupe l'année prochaine, elle pourrait perdre de sa force. Ainsi, la SGKB table sur un cours moyen EUR/CHF aux alentours de 1,10 en 2018.

"Tant les entreprises locales que la Banque nationale suisse (BNS) peuvent vivre avec ce niveau". Ainsi, l'économie helvétique profitera de la solidité de la conjoncture en Europe et dans le monde.

La BNS devrait maintenir sa politique. "La BNS a clairement signifié qu'elle n'envisageait pas de relèvement des taux avant 2019, la différence négative étant un pilier essentiel pour éviter une valorisation du franc", explique M. Stucki. "Elle devrait rester fidèle aux taux négatifs et ne changer de position qu'après la Banque centrale européenne (BCE)", conclut-il.

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