Candriam s'attend à ce que le mouvement de détente monétaire initié par la banque centrale brésilienne se poursuive, voire s'accélère. Dès lors, après avoir baissé de 3,6 % en moyenne en 2016, l’activité devrait repartir lentement : la croissance pourrait ainsi rester proche de 0 % en 2017, puis 2,0 % en 2018. Selon Christophe Dumont, économiste chez Candriam, le levier monétaire est le dernier que les autorités brésiliennes peuvent encore activer pour tenter de sortir de la récession.

"La nette baisse de l'inflation – elle est passée de 10,7 % début 2016 à moins de 5% en février 2017 – a ouvert des marges de manœuvre à la banque centrale. Cette dernière a ainsi entamé une baisse de ses taux directeurs de 14,25 % à l'automne dernier à 12,25 % en février", rappelle l'économiste.

La politique monétaire permettrait ainsi de compenser l'impossible relance budgétaire alors que la consommation des ménages est pénalisée par la montée du chômage et que les exportations souffrent de l'appréciation récente du real (+30% contre toutes devises sur un an).

"Confrontés à une dégradation massive des finances publiques, le nouveau gouvernement s'est en outre clairement engagé dans la voie d'un rééquilibrage budgétaire : une loi limitant l'évolution des dépenses à l'inflation de l'année précédente a déjà été adoptée et un projet de loi réformant la sécurité sociale (en particulier le régime des retraites) est actuellement en discussions au parlement", explique Christophe Dumont chez Candriam.