Tokyo (awp/afp) - Le géant japonais des cosmétiques Shiseido mise en 2024 sur un retour de la croissance de ses ventes en Chine et dans les boutiques d'aéroport ("travel retail"), deux points noirs qui ont torpillé ses résultats 2023, publiés vendredi.

Il espère notamment un rebond de 5% cette année de ses ventes en Chine, un marché crucial pour lui mais sur lequel son activité a chuté au second semestre 2023.

En cause, le début depuis l'été dernier du rejet dans l'océan Pacifique d'eaux traitées de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (nord-est du Japon), un processus qui doit durer plusieurs décennies.

Bien que sans conséquence pour l'environnement et la santé humaine selon Tokyo et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ce programme a indigné Pékin et déclenché un boycott de produits japonais par des consommateurs chinois, en particulier dans les cosmétiques.

Shiseido pense que cet impact négatif va encore persister au premier trimestre, mais moins qu'en fin d'année dernière, et que ses ventes en Chine commenceront à se redresser au deuxième trimestre.

Au total pour son nouvel exercice annuel, le groupe parie sur une légère progression de 1,1% de son bénéfice net à 22 milliards de yens (136,7 millions d'euros au cours actuel) et sur un rebond de 2,8% de son chiffre d'affaires, à 1.000 milliards de yens (6,2 milliards d'euros).

En 2023, son bénéfice net a fondu de 36,4% à 21,7 milliards de yens, en partie à cause d'effets exceptionnels négatifs liés à la cession de deux de ses usines et à la fusion de deux autres à Osaka (ouest).

Son chiffre d'affaires annuel a baissé de 8,8% à 973 milliards de yens, les hausses à deux chiffres de ses ventes au Japon, dans ses zones Amériques, EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) et Asie-Pacifique n'ayant pas suffi à compenser leur déclin en Chine et dans le "travel retail".

L'ensemble du secteur du travel retail en Asie est fragilisé depuis l'an dernier par un durcissement des réglementations en Chine, mais aussi en Corée du Sud, concernant les revendeurs de produits achetés dans des boutiques hors taxe comme dans l'île touristique de Hainan, paradis chinois du "duty-free".

afp/al