Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a hésité jusqu'au bout vendredi mais a fini dans le vert (+0,04%) pour une 14ème séance d'affilée, une première depuis 1961, dans un marché restant confiant malgré le début de quelques prises de bénéfices.

L'indice vedette nippon a ainsi gagné 9,12 points pour terminer à 21.457,64 points, toujours à ses plus hauts niveaux depuis près de 21 ans. L'indice élargi Topix a pris quant à lui 0,03% à 1.730,64 points.

Sur le marché des changes, le dollar a grimpé face au yen, s'échangeant à 113,26 yens contre 113,04 yens la veille à la clôture de Tokyo. L'euro valait 133,72 yens, contre 133,54 yens la veille.

L'élan des achats a été freiné par la volonté de certains investisseurs de commencer à encaisser leurs bénéfices après cette séquence haussière historique.

"Ce n'est pas surprenant de voir des prises de bénéfices", a commenté Hikaru Sato, analyste chez Daiwa Securities, interrogé par l'AFP.

Par ailleurs, le marché a été porté par l'avancement du projet de réforme fiscale aux Etats-Unis. Le Sénat américain a donné son feu vert jeudi de justesse pour le lancement de cette réforme voulue par la majorité républicaine et le président Donald Trump, avec à la clé une gigantesque baisse d'impôts de 1.500 milliards de dollars.

Ce sera "une bonne stimulation pour les marchés", a souligné Andrew Clarke, courtier chez Mirabaud Asia à Hong Kong. En théorie, les gens "devraient avoir plus d'argent à dépenser ou à investir, ce qui devrait soutenir l'inflation, la demande et les marchés", a-t-il indiqué à Bloomberg News.

Enfin, les investisseurs sont dans l'attente confiante des élections législatives anticipées organisées dimanche. Le chef du gouvernement japonais Shinzo Abe, qui a lui-même provoqué le scrutin, semble en passe de gagner haut la main dimanche son pari, en s'assurant un nouveau mandat à la tête de la troisième économie du monde.

Les derniers sondages donnent en effet une large victoire au Parti libéral démocrate (PLD) du Premier ministre, à l'issue d'une brève campagne dominée par les questions économiques et par la menace de la Corée du nord. "Si la coalition l'emporte, ce sera un signe positif pour le marché", a relevé Hikaru Sato, de Daiwa Securities.

Du côté des valeurs, Nissan a perdu 1,55% à 1.079 yens, après avoir chuté de près de 2,4% en début de séance.

La direction du groupe, allié au français Renault et à son compatriote Mitsubishi Motors, a annoncé jeudi soir la suspension de la production dans ses usines japonaises de véhicules destinés au marché national. Cette mesure drastique a pour but d'en finir avec des mauvaises pratiques persistantes dans la certification de ses véhicules neufs destinés au marché japonais.

"Son image de marque s'est détériorée à la suite de l'annonce"", a commenté Hikaru Sato. "Ces informations sont arrivées alors que Nissan était à peine en train de se relever de l'image négative" liée à ce scandale, a ajouté M. Sato.

Son concurrent Honda a cédé pour sa part 0,78% à à 3.428 yens tandis que Toyota a grimpé de 0,27% à 6.999 yens.

Kobe Steel est reparti à la baisse, abandonnant 1,58% à 868 yens. Le journal économique Nikkei a rapporté vendredi que le groupe sidérurgiste avait continué à falsifier des données techniques même après qu'une enquête interne en août eut révélé ces mauvaises pratiques.

Kobe Steel, selon qui environ 500 sociétés du monde entier sont concernées par ses falsifications, dont certaines remonteraient à des années, doit tenir une conférence de presse plus tard dans la journée de vendredi.

bur-spi/ggy