Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini vendredi en repli, s'essoufflant après un début de semaine enthousiaste en réaction aux résultats du premier tour de la présidentielle française, dans un climat attentiste avant une série de jours fériés.

A l'issue des échanges, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,29% (-55,13 points) à 19.196,74 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a pris 3,09%.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu pour sa part ce jour 0,32% (-4,87 points) à 1.531,80 points.

Sur le volet des changes, le dollar s'affichait à 111,20 yens, quasiment inchangé par rapport à la veille, tandis que l'euro fléchissait à 120,85 yens, contre 121,29 yens jeudi.

"Certains investisseurs se défont de leurs actions pour réduire les risques avant la Golden Week", semaine durant laquelle s'enchaîneront trois jours fériés (du 3 au 5 mai), a commenté pour l'AFP Hikaru Sato, analyste chez Daiwa Securities.

"Les facteurs géopolitiques comme le dossier nord-coréen se sont faits discrets mais demeurent un élément clé susceptible de faire bouger les marchés", a-t-il ajouté.

Du côté de l'actualité économique japonaise, la volée de statistiques annoncées par le gouvernement avant l'ouverture de la Bourse n'a pas vraiment donné matière à se réjouir. Les prix à la consommation ont enregistré une hausse modeste en mars, loin de l'objectif d'inflation de 2% de la banque centrale, alors que les ménages continuent à limiter leurs dépenses.

- Nintendo et NTT Docomo à la fête -

La place tokyoïte a par ailleurs continué à réagir aux nombreux résultats d'entreprises.

L'action du pionnier du jeu vidéo Nintendo a eu les faveurs des acheteurs (+2,11% à 28.045 yens), optimistes après le bon départ de la nouvelle console Switch malgré des prévisions prudentes du groupe.

Même note positive du côté du premier groupe japonais de télécommunications mobiles, NTT Docomo (+3,88% à 2.688 yens). Il a annoncé jeudi une hausse de 19% sur un an de son bénéfice net en 2016/17, et il pense dégager un résultat net du même niveau cette année. Son rival KDDI a surfé sur la tendance (+2,69% à 2.955,5 yens).

Dans une moindre mesure, le groupe diversifié Mitsubishi Electric a lui aussi grimpé (+1% à 1.554 yens), fort d'un bénéfice net annuel supérieur à ses attentes.

Le sidérurgiste JFE Holdings a enregistré une hausse similaire (+0,95% à 1.900,5 yens), après avoir doublé son bénéfice net en 2016/17 grâce à un redressement des prix à l'étranger. Il n'a toutefois pas livré de prévisions pour l'année en cours du fait de trop grandes incertitudes.

Le spécialiste des écrans à cristaux liquides Sharp s'est lui aussi abstenu de livrer des projections, précisant qu'il les livrerait lors de la présentation de son plan d'objectifs à moyen terme, fin mai. Ce flou a laissé sur leur faim les investisseurs qui ont sanctionné le titre (-4,96% à 402 yens) malgré des résultats annuels encourageants: le groupe a en effet fait état d'une perte nette réduite de quelque 90% sur un an et est revenu dans le vert sur le plan opérationnel.

L'action a plus que triplé de valeur depuis le rachat en août de la compagnie japonaise par le géant taïwanais Hon Hai/Foxconn.

Parmi les autres sociétés dont la publication financière a déçu, citons la firme d'équipements de contrôle électronique Advantest (-6,55% à 2.081 yens), le laboratoire pharmaceutique Astellas Pharma (-3,16% à 1.468 yens) ou encore le groupe de services financiers Nomura (-3,08% à 669 yens).

Enfin, Toshiba, en pleine débâcle financière, a vu son titre augmenter de 1,76% à 225,4 yens sur de nouvelles rumeurs de presse au sujet de la cession de sa filiale de puces-mémoires. Selon la chaîne publique NHK, une offre menée par le fonds d'investissement américain KKR, en collaboration avec un fonds semi-public japonais, aurait les faveurs du conglomérat industriel.

anb/php