Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo, qui avait ouvert jeudi en baisse, a terminé sur un très léger gain, après le statu quo de la banque centrale du Japon qui suivait de peu le relèvement de taux décidé par la Réserve fédérale américaine (Fed).

A l'issue des échanges, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a pris 0,07% (+12,76 points) à 19.590,14 points.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné dans le même temps 0,09% (+1,38 point) à 1.572,69 points.

L'activité a encore été assez faible, avec seulement 1,8 milliard de titres échangés sur le premier marché.

Les décisions tant de la banque centrale nippone que de la Fed ne constituaient pas des surprises.

La banque centrale américaine (Fed) a relevé ses taux directeurs mercredi pour la deuxième fois depuis l'élection de Donald Trump en novembre, marquant sa confiance dans la solidité de l'économie américaine tout en restant prudente.

Quelques heures plus tard, la Banque du Japon (BoJ) a opté pour le statu quo, maintenant sa politique ultra-accommodante, sur fond de modeste embellie de la troisième économie mondiale. L'heure n'est pas encore au tour de vis au Japon où le combat contre la déflation doit continuer, même après quatre ans de politique "abenomics" censée vaincre ce phénomène pernicieux.

La combinaison de ces deux décisions des instituts d'émission n'a pas entraîné de hausse du dollar, contrairement à ce qui aurait pu intervenir, mais il est vrai que les marchés avaient anticipé.

L'euro a glissé jeudi à la clôture à Tokyo à 121,50 yens contre 121,90 yens 24 heures plus tôt. Le billet vert a fléchi à 113,23 yens contre 114,80 yens.

Sur les 225 composantes du Nikkei, les deux tiers environ ont augmenté.

- Nissan dans le viseur -

Les regards étaient tournés sur l'action Nissan, partenaire japonais de Renault, en raison de soupçons touchant le constructeur français. Le titre a finalement lâché 1,73% à 1.137,50 yens après avoir perdu jusqu'à 3,24% en séance.

La Répression des fraudes pense que la firme française a mis en place des "stratégies frauduleuses" pour fausser des tests d'homologation de certains moteurs, des accusations dont le constructeur s'est défendu catégoriquement. Le numéro de Renault, Thierry Bolloré, a apporté à l'AFP "un démenti formel" à ces accusations, mais les investisseurs à Tokyo sont tentés de jouer la prudence, se souvenant du scandale des moteurs diesel truqués chez Volkswagen.

Dans le même secteur, Toyota a cédé 0,34% à 6.453 yens et Honda Motor 0,50% à 3.556 yens, tous les deux sans doute affectés par la remontée du yen.

Toujours surveillée de très près, l'action Toshiba a encore dévissé de 3,11% à 183,6 points après déjà une dégringolade de 12% mercredi. Le conglomérat industriel est menacé d'une radiation de la cote en raison de son incapacité à présenter des résultats financiers validés par les commissaires aux comptes, sur fond de soupçons internes de tentatives de travestissement des états financiers de sa filiale américaine Westinghouse.

Les valeurs bancaires et du secteur de l'assurance ont globalement baissé: -1,18% à 765 yens pour Mitsubishi UFJ Financial Group, -3,51% pour Daiichi Life Insurance.

Les électroniciens s'en sont assez bien sortis ce jeudi, Sony prenant 0,42% à 3.619 yens. Quant à Sharp, qui bénéficie de spéculations sur son retour en meilleure position dans la cote, a bondi de 6,57% à 438 yens, plus haut niveau de clôture depuis mi-2013. L'action était à 80 yens il y a moins d'un an, juste avant que ne soit rendu effectif le rachat par le taïwanais Hon Hai/Foxconn bien décidé à requinquer durablement le pionnier nippon des écrans à cristaux liquides (LCD).

A noter enfin le recul de 1,93% à 36.010 yens de l'action du groupe d'habillement Fast Retailing, qui a pourtant annoncé jeudi la refonte et l'extension de son site de vente en ligne de vêtements de sa marque vedette Uniqlo, avec une collection de plus de 22.000 articles.

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