Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a mis fin jeudi à une série de quatre séances positives d'affilée, après le statu quo sans surprise de la Banque du Japon (BoJ) et en attendant d'avoir plus d'éléments concrets sur le projet de réforme des impôts américains.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,19% (-37,56 points) à 19.251,87 points.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part reculé de 0,05% (-0,74 point) à 1.536,67 points.

Sur le volet des changes, le yen s'est légèrement renforcé, un mouvement défavorable aux titres des groupes exportateurs nippons: le dollar s'affichait ainsi à 111,25 yens, contre 111,35 yens mercredi à la fermeture de la place tokyoïte, tandis que l'euro valait 121,29 yens, contre 121,90 yens la veille.

A l'issue d'une réunion de deux jours, la Banque du Japon (BoJ) a maintenu sa politique de soutien à la troisième économie mondiale, restant prudente face aux nombreuses incertitudes.

Cette décision, largement attendue par les économistes, "n'est pas un élément de nature à faire bouger le marché", a commenté pour l'agence Bloomberg Masaaki Yamaguchi, analyste de Nomura Holdings.

Les investisseurs n'ont pas trouvé de source d'inspiration non plus du côté des Etats-Unis, où "les résultats d'entreprises ont été quelque peu contrastés" et où la baisse historique des impôts proposée par Donald Trump n'a pas convaincu.

Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin et le conseiller économique Gary Cohn ont présenté mercredi à la presse non pas un plan détaillé, mais une seule page, et cette réforme doit encore passer l'obstacle du Congrès, contrôlé par des républicains qui ne sont pas forcément sur la même longueur d'onde que l'exécutif, notamment sur la rigueur budgétaire.

- Takata lâche 20% -

Sur le front des valeurs, l'action de l'équipementier automobile Takata, mis à mal par un retentissant scandale d'airbags, a dégringolé après de nouvelles informations de presse sur un possible dépôt de bilan. Elle a lâché 100 yens (-19,53%), le recul maximum autorisé pour ce jour, tombant à 412 yens à la clôture.

Le titre avait auparavant été suspendu plusieurs heures du fait de la parution d'un article dans le quotidien économique Nikkei laissant planer le risque d'une douloureuse restructuration de la compagnie, qui pourrait disparaître après la vente de ses opérations à une nouvelle entité.

Les constructeurs automobiles, concernés au premier chef par cette affaire, ont également fini en baisse (-0,60% à 6.117 yens pour Toyota, -1,44% à 1.059,5 yens pour Nissan).

Autre plongeon, celui de Renesas Electronics. Le fabricant de circuits intégrés a dévissé de 8,17% à 1.045 yens, victime d'informations de presse sur le recul du soutien dont il bénéficie de la part d'un fonds semi-public nippon.

Le géant industriel Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a lui aussi glissé (-2,87% à 442,2 yens) au lendemain d'un abaissement de ses estimations de bénéfices annuels pour l'exercice 2016/17, achevé fin mars. Il a évoqué des difficultés dans l'énergie, la construction navale et une hausse des coûts de développement de son avion MRJ.

A l'inverse, les investisseurs ont salué les résultats de Canon, dont le titre a gagné 3,69% à 3.731 yens. Le groupe de photographie et bureautique a fait état d'un doublement de son bénéfice net sur un an au premier trimestre 2017, grâce à un bond de 22% de ses ventes, en partie grâce à l'intégration dans les comptes de l'ex-filiale d'appareils médicaux du compatriote Toshiba.

Enfin, le conglomérat industriel Hitachi a cédé 0,50% à 615,4 yens. Le fonds américain KKR va lancer une offre d'achat sur une de ses filiales, Hitachi Kokusai Electric, pour 2,3 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros).

L'action de Hitachi Kokusai, qui fournit différents types d'équipements aux secteurs de l'électronique, de la finance, des télécommunications, de la diffusion TV, a pour sa part perdu 7,40% à 2.477 yens, certains analystes craignant que l'opération échoue en raison de la complexité du montage.

anb/php