Les inquiétudes sur ce produit présent notamment dans le Roundup de Monsanto ont donné lieu à l'ouverture d'enquêtes aux Etats-Unis et déclenché une controverse en Europe après des conclusions contradictoires.

En mai dernier, la Commission européenne a décidé de relancer la procédure visant à autoriser de nouveau le glyphosate pour les dix prochaines années. Cette décision faisait suite aux conclusions du Comité d'évaluation des risques de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) qui avait confirmé le caractère non cancérigène de la substance active.

Vytenis Andriukaitis a déclaré aux journalistes, lors d'une réunion des ministres de l'agriculture de l'UE, qu'il n'avait aucune raison de douter que le glyphosate était sûr mais qu'il appartenait aux Etats d'accepter ou pas l'autorisation.

"Je tenais à préciser que la Commission n'avait pas l'intention d'autoriser de nouveau cette substance sans le soutien d'une majorité qualifiée d'Etats membres. Ceci est et restera une responsabilité partagée", a-t-il déclaré.

Les Etats membres de l'UE ne sont jamais parvenus à dégager une majorité nette pour ou contre l'autorisation du glyphosate.

Des pays comme la France et l'Allemagne se sont abstenus de voter, ce qui a amené la Commission à prolonger fin juin 2016 de 18 mois l'autorisation de vente du glyphosate, le temps que l'ECHA examine le produit.

Un comité d'experts des pays de l'UE tiendra une première discussion sur le sujet mercredi, avec un vote prévu dans le courant de l'année.

Pour parvenir à une majorité qualifiée, la proposition doit recueillir le soutien de 16 des 28 Etats membres, représentant au moins 65% de la population de l'UE.

(Philip Blenkinsop; Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)