(Bilan actualisé, précisions)

par Brandon Shulleeta

CHARLOTTESVILLE, Virginie, 12 août (Reuters) - Une personne est morte et au moins 34 autres ont été blessées samedi après des heurts entre des suprémacistes blancs et des militants antiracistes à Charlottesville, en Virginie, où l'état d'urgence a été décrété.

"J'ai le coeur brisé par la perte d'une vie", a écrit le maire de la ville, Mike Singer, sur son compte Twitter. "J'en appelle à tous les gens de bonne volonté: rentrez chez vous."

La victime a été tuée lorsqu'une voiture a foncé dans la foule après l'interdiction par le gouverneur de Virginie de la manifestation organisée par les nationalistes contre le projet de la municipalité de déboulonner d'un parc public une statue du général confédéré Robert Lee, considéré comme un défenseur de l'esclavagisme pendant guerre de Sécession.

Il n'est pas encore certain que cet incident soit lié aux heurts précédents mais un photographe de Reuters a vu une voiture foncer à grande vitesse dans un groupe de contre-manifestants, puis partir en marche arrière.

Le chauffeur a été arrêté et incarcéré, rapporte le journal USA Today en citant les autorités de Virginie. Son identité n'a pas été rendue publique.

De source médicales et hospitalière, on indique que 20 personnes en tout ont été prises en charge après cet incident, dont l'une a succombé à ses blessures.

Réagissant aux violences sur Twitter, le président Donald Trump a appelé à "l'unité" et estimé qu'il n'y a "pas de place pour ce genre de violence en Amérique".

TRUMP DÉNONCE LA VIOLENCE "DE TOUS CÔTÉS"

Il a ajouté un peu plus tard que la "haine, la bigoterie et la violence" s'exprimaient "de tous les côtés". "Nous devons panser les blessures de notre pays", a conclu Donald Trump, après avoir proposé l'aide du gouvernement fédéral à l'Etat de Virginie.

Des heurts avaient éclaté en fin de matinée au centre de Charlottesville entre des centaines de nationalistes et de néonazis portant des croix et des drapeaux confédérés et un nombre similaire voire supérieur de militants antiracistes. Des échauffourées avaient déjà eu lieu vendredi soir sur le campus de l'Université de Virginie.

De nombreux manifestants des deux camps étaient équipés de casques et de boucliers et brandissaient pour certains des bâtons. Des membres de milices locales portaient ouvertement des armes à feu mais aucun tir n'a été signalé.

"Vous ne nous éliminerez pas", ont scandé les nationalistes à leurs adversaires qui portaient des pancartes disant "Nazi go home" ou "Halte au suprémacisme blanc".

Après ces nouvelles violences, le gouverneur de l'Etat, Terry McAuliffe, a décrété l'état d'urgence dans la ville et déclaré le rassemblement "illégal", permettant à la police de le disperser.

Des policiers anti-émeutes se sont ensuite déployés dans les rues de la ville pour empêcher leur retour mais ils n'ont pu empêcher l'incident avec la voiture. (Tangi Salaün pour le service français)