New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, affectée par la crainte d'une adoption plus difficile que prévu par le Congrès de la grande réforme fiscale: le Dow Jones a reculé de 0,31% et le Nasdaq de 0,28%.

Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 76,77 points à 24.508,66 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché 19,27 points à 6.856,53 points.

L'indice élargi S&P 500 a régressé de 0,41%, ou 10,84 points, à 2.652,01 points.

"Les membres du Congrès ont l'air assez désorganisés et cela rend les marchés nerveux", a commenté Phil Davis de PSW Investments.

Le sénateur républicain Marco Rubio a affirmé jeudi qu'il refuserait de voter la grande réforme fiscale promise par Donald Trump si elle n'incluait pas une disposition sur les crédits d'impôts pour enfant.

La veille, les élus républicains avaient annoncé l'adoption d'un texte commun aux deux chambres qui composent le Congrès, ouvrant la voie à une adoption définitive de la loi avant Noël, promesse de Donald Trump.

"Jusqu'au bout la réforme fiscale ne tiendra qu'à un fil", a estimé Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services qui s'interroge par ailleurs sur la capacité physique du sénateur John McCain à se déplacer pour le vote final, l'élu conservateur étant affecté par un cancer.

"Ce n'est pas un hasard si le vice-président Mike Pence a repoussé son voyage en Israël la semaine prochaine pour être présent lors du vote. Cela va être très serré", a jugé M. Davis, la voix du vice-président et président du Sénat de par sa fonction pouvant s'avérer cruciale en cas d'égalité.

Les indices avaient pourtant bien engagé la journée, applaudissant les statistiques des ventes au détail aux Etats-Unis qui ont bondi de 0,8% en novembre, de bon augure au démarrage de la saison des ventes de fin d'année.

"Les créations d'emplois positives et le maintien d'un taux de chômage bas ont engendré ce surplus de confiance", a réagi Mickey Levy de Berenberg.

- Neutralité du net -

Mais les indices se sont ensuite retournés, le secteur des télécoms souffrant particulièrement au sein du S&P 500 avec une chute de 0,94%.

Le régulateur américain des communications a mis fin jeudi au principe de "neutralité du net", qu'elle considère comme un frein à l'investissement et à l'innovation, tandis que d'autres voient dans cette décision le retour possible à un "internet à deux vitesses".

"Il y a un flou pour le moment sur les effets réels de ce changement. D'où le recul des valeurs liées au secteur", a réagi M. Davis.

Parmi les autres valeurs du jour, Disney a avancé (+2,75% à 110,57 dollars) le groupe ayant officialisé le rachat d'une grande partie des actifs de 21st Century Fox (+6,50% à 34,88 dollars), le groupe de médias fondé par Rupert Murdoch, pour 52,4 milliards de dollars. Si cette opération recevait le feu des autorités, elle bouleverserait le paysage des médias d'Hollywood à la Silicon Valley.

Le groupe français spécialisé dans le ciblage publicitaire sur internet Criteo, coté sur le Nasdaq, s'est effondré (-22,75% à 24,42 dollars), la société ayant affirmé qu'une nouvelle fonctionnalité déployée par Apple sur ses appareils mobiles amputerait à hauteur de 22% en 2018 son chiffre d'affaires hors reversement à ses partenaires.

A l'inverse, Delta Air Lines a avancé (+3,02% à 55,25 dollars) sous l'effet d'une annonce d'une commande ferme de 100 avions moyen-courriers Airbus A321neo pour un montant de 12,7 milliards de dollars au prix catalogue. Ce contrat est un gros camouflet pour Boeing qui fondait beaucoup d'espoirs sur ce contrat, ce qui n'a pas empêché son titre de progresser en Bourse (+0,70% à 293,88 dollars).

Le marché obligataire évoluait en ordre dispersé: le rendement des bons du Trésor à 10 ans avançait à 2,350% contre 2,342% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans reculait à 2,708% contre 2,727% la veille.

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