Le président américain Donald Trump a annoncé le renvoi du secrétaire d'Etat Rex Tillerson et son remplacement par le directeur de la CIA Mike Pompeo.

Rex Tillerson, ex-PDG de la compagnie pétrolière Exxon Mobil, avait pris la tête de la diplomatie américaine à l'arrivée de Donald Trump à la Maison blanche. Il a annoncé qu'il quitterait son poste le 31 mars.

Les relations entre le président et son désormais ex-chef de la diplomatie, qui ont maintes fois affiché leurs divergences, notamment sur la Corée du Nord et l'Iran et pas plus tard que lundi sur la Russie, n'ont jamais été au beau fixe.

Le départ de Rex Tillerson intervient une semaine après la démission du conseiller économique de la Maison blanche, Gary Cohn, en désaccord avec les mesures protectionnistes annoncées par Donald Trump.

"Pompeo est connu pour être un vrai 'faucon' en matière de commerce et de politique étrangère', relève Jim Awad, de chez Hartland &Co. "Il n'y a personne pour faire contrepoids à Donald Trump. C'est inquiétant pour le marché."

Cette nouvelle a éclipsé l'annonce du ralentissement de la hausse des prix à la consommation, qui avait porté les marchés à l'ouverture.

L'inflation de base, soit hors alimentation et énergie, a progressé de 1,8% en février, comme en janvier, un chiffre conforme aux attentes.

Ce léger ralentissement, qui intervient après l'annonce vendredi d'un ralentissement de la hausse du salaire moyen hebdomadaire le mois dernier, conforte l'hypothèse que la remontée de l'inflation devrait être graduelle et que la Réserve fédérale ne devrait pas durcir sa politique.

Le dollar a effacé ses gains face à un panier de devises de référence après la publication de cette statistique et a reculé de 0,2%. L'euro, lui, a progressé de 0,5% face au billet vert, autour de 1,2363 dollar.

Le rendement des Treasuries à 10 ans a baissé, repassant sous 2,85%, après avoir atteint 2,87% lundi.

LES TECHS ET LES FINANCIÈRES ACCUSENT LE COUP

L'indice Dow Jones a perdu 171,58 points, soit 0,68%, à 25.007,03.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a reculé de 17,71 points, soit 0,63%, à 2.765,31.

Le Nasdaq Composite a cédé 77,31 points, soit 1,02%, à 7511,012.

Les technologiques et les financières ont signé les deux plus fortes baisses sectorielles du S&P-500, accusant respectivement un repli de 1,21% et de 1,09%

Microsoft (-2,44%), Facebook (-1,56%) et Alphabet (-2,23%) ont pesé sur le Nasdaq et le S&P-500.

"La technologie a très bien progressé hier et la semaine dernière et il y a des prises de bénéfices, mais il s'agit seulement d'une pression à court terme", remarque Ken Polcari, de chez O'Neil Securities.

Seuls deux des onze secteurs du S&P ont fini dans le vert, les valeurs des services aux collectivités signant la plus forte hausse avec +0,21%, devant la santé (+0,15%).

Dans le sillage de la baisse des cours du pétrole, le compartiment de l'énergie a accusé un repli de 0,72%, Exxon perdant 0,94%.

GE, PLUS FORTE BAISSE DU DOW

Aux valeurs, General Electric a abandonné 4,44%, plus forte baisse du Dow. JPMorgan a abaissé son objectif de cours de 14 à 11 dollars, considérant que le conglomérat industriel n'était pas une "action de sécurité" dans un marché volatil.

Qualcomm a perdu 4,95%. Donald Trump a signé lundi soir un décret présidentiel interdisant le rachat de Qualcomm par Broadcom, un projet de 117 milliards de dollars (95 milliards d'euros) pour des motifs de sécurité nationale. Broadcom s'est lui replié de 0,62%.

United Continental a pris 0,83% après le relèvement de sa prévision de chiffre d'affaires par passager par siège disponible et par mille (PRASM) pour le premier trimestre et de sa prévision de marge avant impôt.

Monsanto a gagné 0,35%. Le ministère chinois du Commerce a donné son accord conditionnel au rachat du numéro un mondial des semences par le groupe chimique allemand Bayer pour 62,5 milliards de dollars (50,7 milliards d'euros).

Quelque 6,89 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, à comparer avec une moyenne de 7,13 milliards de dollars au cours des 20 dernières séances.

Sur le front pétrolier, le renvoi de Rex Tillerson a fait grimpé les prix du brut sur des craintes de tensions avec l'Iran. Ils se sont ensuite retournés à la baisse, pénalisés par la prévision d'une hausse de la production de brut aux Etats-Unis.

(Avec Sruthi Shankar; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)

par April Joyner