Alphabet a abandonné 4,76%. La maison mère de Google a annoncé lundi soir un recul de sa marge d'exploitation au premier trimestre à 22%, contre 27% un an auparavant, ce qui a fait passer au second plan un chiffre d'affaires et un bénéfice meilleurs que prévu..

Deuxième plus forte baisse du Dow, Caterpillar, qui avait ouvert en hausse de près de 4%, a finalement lâché 6,20%. Le numéro un mondial des engins de chantier a mis en garde contre l'impact de la hausse des prix de l'acier sur ses bénéfices des prochains trimestres.

LA HAUSSE DES RENDEMENTS PÈSE SUR LES ACTIONS

Le rendement des Treasuries à dix ans, référence pour les coûts d'emprunt mondiaux, a touché un pic à 3,003%, pour la première fois depuis janvier 2014, avant de revenir à 2,994%.

Le rendement du papier à deux ans a lui atteint 2,5% pour la première fois depuis septembre 2008.

"Il y a des facteurs qui accentuent les pressions inflationnistes comme un marché du travail tendu, les tensions commerciales et la hausse des prix des matières premières", relève Bill Northey, vice-président de US Bank Wealth Management.

"Les rendements plus élevés des Treasuries font concurrence aux produits à taux fixe plus risqués (...) et aux actions", ajoute-t-il.

"(Cette hausse des rendements) renchérit le coût du crédit pour les entreprises", souligne de son côté Oliver Pursche, stratège chez Bruderman Asset Management.

Les trois principaux indices, qui avaient ouvert en hausse, soutenus par une série de résultats, dont certains ont été bien accueillis, se sont ensuite retournés à la baisse.

L'indice Dow Jones a perdu 424,56 points, soit 1,74%, à 24.024,13, enchaînant sa cinquième séance de baisse consécutive.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a reculé de 35,73 points, soit 1,34% à 2.634,56 et affiche une perte de 1,5% depuis le début de l'année.

Le Nasdaq Composite a cédé 121,25 points, soit 1,70% à 7.007,35.

L'indice des valeurs technologiques du S&P-500 a perdu 1,99%.

Facebook a lâché 3,71% après des informations selon lesquelles le réseau social a hébergé des comptes vendant des numéros de sécurité sociale, des adresses et des numéros de cartes de crédit volés. Le groupe a dit les avoir supprimés.

Apple a fini en repli de 1,39%, pour la cinquième séance consécutive, les résultats de ses fournisseurs alimentant les craintes d'un ralentissement de la demande pour les iPhone.

Amazon et Netflix ont reculé de 3,71% et 3,66% respectivement.

"La hausse des rendements américains nuit aux actions en général, quand vous l'associez avec la faiblesse des grandes valeurs technologiques, cela donne une journée difficile pour les marchés", déclare Michael James, responsable du trading actions chez Wedbush Securities.

LES INDUSTRIELLES LÂCHENT 2,82%

Toujours côté baisses, 3M, le fabricant du ruban adhésif Scotch et des Post-it, a lâché 6,83%, plus forte baisse du Dow, après avoir réduit sa prévision de croissance organique du chiffre d'affaires pour 2018.

United Technologies a cédé 1,10%, en dépit de résultats supérieurs au consensus.

Lockheed Martin a perdu 6,16%, sanctionné pour une prévision de flux de trésorerie jugée décevante.

Dans leur sillage, l'indice des industrielles a perdu 2,82%, plus forte baisse sectorielle.

A l'inverse, les télécoms ont affiché un gain de 1,17%, grâce à Verizon, seul compartiment à finir dans le vert avec les services aux collectivités (+0,65%) .

En tête des hausses du Dow, le premier opérateur télécoms américain s'est adjugé 2,07%, après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes.

Whirlpool a gagné 3,75%, après l'annonce de la vente d'Embraco, sa filiale de compresseurs, qui compense la publication d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice au premier trimestre inférieurs aux attentes.

Quelque 7,22 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, contre une moyenne de 6,80 milliards au cours des 20 dernières séances.

Sur le marché des changes, le dollar et l'euro ont peu évolué après la hausse du rendement des Treasuries à 10 ans.

Le billet vert a reculé de 0,17% face à un panier de six devises de référence après avoir atteint un pic de trois mois à 91,076. L'euro a lui progressé de 0,20% face au dollar à 1,2232.

Sur le front pétrolier, les cours se sont retournés à la baisse et ont perdu plus de 1%, les investisseurs s'inquiétant d'éventuelles nouvelles sanctions américaines contre l'Iran, qui pourraient peser sur ses exportations de brut.

(Avec Sruthi Shankar; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)

par Stephen Culp