(Actualisé avec communiqué de la Maison blanche)

WASHINGTON, 21 mars (Reuters) - Bagdad a reçu l'assurance que Washington allait intensifier son soutien à la lutte contre l'Etat islamique, a déclaré lundi le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi après avoir rencontré le président américain Donald Trump.

Il s'agissait de la première rencontre en face-à-face entre les deux hommes à la Maison blanche qui a pris ses fonctions le 20 janvier dernier en promettant une nouvelle stratégie de lutte contre l'EI.

Donald Trump a signé le 28 janvier un décret présidentiel dans lequel il exprime le souhait de vaincre l'Etat islamique en 30 jours.

Le Premier ministre irakien a déclaré que le président républicain était apparu plus motivé pour la lutte contre les extrémistes islamistes que l'administration précédente du démocrate Barack Obama.

"Je pense qu'il sont prêts à faire plus pour lutter contre le terrorisme et à être plus engagés", a déclaré Haïdar al Abadi, qui s'exprimait devant un forum à Washington quelques heures après son entrevue avec le président des Etats-Unis.

Il a ajouté qu'il lui avait été dit que le soutien des Etats-Unis allait "non seulement continuer mais s'accélérer".

"Mais naturellement, il nous faut être prudents", a déclaré Haïdar al Abadi. "Nous ne parlons pas d'une confrontation militaire en tant que telle. Engager des groupes est une chose, combattre le terrorisme en est une autre."

Dans un communiqué publié après la rencontre, la Maison blanche a déclaré que les deux dirigeants étaient d'accord pour dire que "le terrorisme ne peut être vaincu par la seule puissance militaire." Trump et Abadi ont dit souhaiter un renforcement des relations commerciales entre leurs deux pays, notamment dans le domaine de l'énergie.

Au forum, Haïdar al Abadi a appelé la communauté internationale à augmenter son soutien financier.

"PAS FACILE"

"Nous adorerions voir plus de financements de façon à ce que nous puissions rapidement retrouver la prospérité et la stabilité dans ces zones", a déclaré le Premier ministre irakien.

Voilà six mois que les forces armées irakiennes ont lancé la bataille pour la reconquête de Mossoul. Appuyées par les moyens de la coalition internationale sous commandement américain, les troupes gouvernementales ont repris en une centaine de jours les quartiers situés sur la rive gauche du Tigre.

Elles se sont lancées le 19 février à la conquête de la rive droite mais leur progression dans Mossoul-Ouest a été ralentie, outre les intempéries, par des attentats à la voiture piégée et des sabotages de bâtiments.

Un attentat à la voiture piégée a fait au moins 23 morts lundi dans un quartier à prédominance chiite du sud de Bagdad. Il n'y a pas eu de revendication mais l'Etat islamique a déjà perpétré ce genre d'attentats dans la capitale irakienne et dans d'autres villes.

Auparavant, Donald Trump avait promis de lutter contre l'EI et reconnu que l'armée irakienne faisait face à des combats difficiles.

"Ce n'est pas facile", a déclaré Donald Trump. "C'est un travail très difficile. Vos soldats bataillent ferme. Je sais que Mossoul avance. (...)"

"L'élément essentiel pour nous est de nous débarrasser de l'EILL. Nous allons nous débarrasser de l'EIIL. Cela va arriver. Cela se passe en ce moment même ", a ajouté le chef de la Maison blanche qui utilise l'ancien acronyme de l'Etat islamique.

Prié de dire s'il avait vu le plan de la Maison blanche pour se débarrasser de Daech, Haïdar al Abadi a répondu : "Je n'ai pas vu de plan complet. Je sais qu'il y a un plan. Je ne l'ai pas vu."

Le Premier ministre irakien doit rester à Washington cette semaine pour assister à une réunion de la coalition internationale de lutte contre l'EI. (Phil Stewart avec Yara Bayoumy à Washington et Patrick Markey et John Davison en Irak; Nicolas Delame pet Danielle Rouquié pour le service français)