Cette performance, ainsi que la confirmation des objectifs annuels, séduit les investisseurs. A 12h45, le titre progresse de 2,23% à 67,53 euros, enregistrant la plus forte hausse de l'indice CAC 40 (0,34%) et surperformant nettement l'indice sectoriel européen (-1,39%).

Le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 4,9% en organique à 6.085 millions d’euros - alors que le consensus fourni par le groupe agroalimentaire à partir des prévisions de 22 analystes tablait sur une croissance limitée à 3,9%.

En données publiées, c'est-à-dire en tenant compte notamment de la consolidation de WhiteWave, la société américaine de produits bio achetée par Danone, elle atteint 10,8%, avec une croissance des volumes plus forte que prévu (+1,1%) et malgré un impact de change négatif (-8,9%), lié à la hausse de l'euro face au dollar.

"Très forte croissance organique, meilleure que prévue dans toutes les divisions", commente dans une note Eileen Khoo, analyste chez Morgan Stanley.

Le propriétaire d'Activia, Actimel, Blédina ou Evian a précisé que le marché des produits laitiers s'améliorait en Europe même si l'activité restait légèrement négative.

Le groupe perçoit également des signes d'amélioration en Amérique du Nord sur le marché des produits laitiers et d'origine végétale - cette dernière étant la spécialité de WhiteWave.

"Nous réaffirmons notre confiance dans l’agilité de notre modèle pour nous permettre de garder le cap dans un environnement volatil, atteindre nos objectifs 2018 et accélérer vers notre ambition 2020", déclare dans un communiqué Emmanuel Faber, le PDG du groupe.

Comme ses concurrents Nestlé et Unilever, Danone subit la pression des investisseurs qui l'invitent à améliorer ses marges et respecter ses objectifs fixés dans le cadre d'un ambitieux plan stratégique tourné vers les produits bio à l'horizon 2020.

LA NUTRITION INFANTILE PROFITE DU "BABY BOOM" CHINOIS

Le groupe a confirmé viser une croissance à deux chiffres du bénéfice net par action courant à taux de change constants pour 2018, hors effets liés à la cession en mars d'une partie de sa participation dans le spécialiste japonais des boissons lactées fermentées Yakult Honsha.

A l'horizon 2020, Emmanuel Faber s'est engagé sur un objectif de marge opérationnelle supérieure à 16% et sur une croissance organique de l'ordre de 4 à 5%.

"Même si l'objectif 2018 est inchangé à ce stade, nous pensons que le consensus sur le BPA va être relevé de 2%-3%, la croissance exceptionnelle de la nutrition infantile en Chine ne se démentant pas", observent les analystes d'Investec Securities.

En Chine, cette activité a enregistré en effet une croissance de plus de 50% au premier trimestre, qui bénéficie à plein du "Baby Boom" consécutif à l'abandon par Pékin de la politique d'enfant unique.

Lors d'une conférence téléphonique, la directrice financière Cécile Cabanis a souligné que cette croissance devrait rester soutenue au deuxième trimestre, ajoutant toutefois qu'elle s'attendait à une forme de "normalisation" au second semestre.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Dominique Vidalon et Jean-Michel Belot

Valeurs citées dans l'article : Danone, Unilever (NL), Yakult Honsha Co., Ltd., Nestlé, Unilever