LUANDA, 23 août (Reuters) - Plus de neuf millions d'Angolais se rendent aux urnes mercredi à l'occasion d'un scrutin tendu, dans un pays en pleine crise économique, qui tourne la page de la présidence de José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 38 ans.

Âgé de 74 ans, le président sortant est arrivé à la tête de l'Angola en 1979. Il n'est pas candidat à sa propre succession et a choisi un ancien général, Joao Lourenço, 63 ans, pour être le candidat du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA).

Joao Lourenço est largement donné vainqueur de cette élection mais sa capacité à gouverner dépendra de la majorité qu'il obtiendra en cas de victoire lors du scrutin. D'après les derniers sondages, il l'emporterait à 61% des voix.

Des questions subsistent sur la place qu'occupera le président sortant en cas de victoire de Lourenço, étant donné que dos Santos a annoncé qu'il conservait la présidence du MPLA.

La famille de l'ancien président occupe également des postes clés. Sa fille, Isabel dos Santos, est à la tête de la compagnie pétrolière Sonangol, tandis que son fils, José Filomeno dos Santos, dirige un fonds public d'investissement.

"Je pense que j'aurais les pleins pouvoirs. Je n'aurais pas tous les pouvoirs s'il y avait deux présidents dans le pays, ce qui n'est pas le cas", a dit à la presse étrangère Joao Lourenço.

Face à lui, les partis d'opposition espèrent que le mécontentement de la population se traduira dans les urnes.

L'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), a annoncé une semaine avant le scrutin qu'elle formerait une coalition avec les partis de l'opposition si le MPLA perdait les élections.

En 2012, le parti au pouvoir avait remporté les élections avec 72% des suffrages, alors que l'UNITA n'avait récolté que 18%. (Stephen Eisenhammer, Arthur Connan pour le service français)