La banque d'investissement a également franchi une étape jugée cruciale par son PDG, James Gorman, en dégageant une rentabilité des capitaux investis (return on equity/ROE) de 10,7%. Le groupe avait dit en janvier 2016 viser un ROE compris entre 9 et 11% d'ici la fin de cette année.

Les résultats de Morgan Stanley dans le trading sont conformes à ceux des autres grands établissements de Wall Street à l'exception notable de son principal concurrent Goldman Sachs, seule grande banque à avoir annoncé une baisse de ses revenus de trading.

L'action Morgan Stanley, qui a gagné environ 20% depuis l'élection de Donald Trump le 8 novembre et 60% depuis un an, progressait de 3,08% à 42,49 dollars à Wall Street vers 15h00 GMT. L'indice sectoriel KBW, en hausse de 18% depuis le 8 novembre, prend 1,1% à ce stade alors que l'indice Dow Jones est stable.

"Nous avons publié l'un de nos trimestriels les plus solides de ces dernières années. Toutes nos activités ont brillé dans un contexte d'amélioration des conditions du marché", a déclaré James Gorman dans le communiqué de résultats.

Le revenu tiré de l'activité de trading obligataire de la banque a augmenté à 1,7 milliard de dollars (1,6 milliard d'euros) contre 873 millions un an plus tôt, le meilleur trimestre pour cette activité en deux ans. C'est aussi le quatrième trimestre de suite que Morgan Stanley parvient à atteindre son objectif de dégager un milliard de dollars dans l'obligataire.

"C'est un chiffre considérable pour une entreprise qui, il y a à peine deux ans, visait un milliard de dollars par an comme un objectif ambitieux, et cela contraste avec les résultats publiés par Goldman hier", commente dans une note Chris Kotowski, analyste chez Oppenheimer.

L'activité de trading est restée soutenue à Wall Street durant le trimestre car les investisseurs réorganisent leur portefeuille dans le sillage de la hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine, qui devrait d'ailleurs poursuivre son cycle de durcissement monétaire cette année.

Les investisseurs ont aussi modifié leurs positions au gré des négociations sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne et des différentes échéances électorales en Europe.

PRUDENCE

Jonathan Pruzan, le directeur financier de Morgan Stanley, se montre toutefois prudent, expliquant dans une interview que l'élan d'optimisme sans précédent qui a alimenté les marchés boursiers depuis l'élection de Donald Trump à la Maison blanche pourrait s'estomper.

"À la fin du premier trimestre, certains des nuages qui étaient distants se sont rapprochés", a-t-il déclaré. "L'avenir reste incertain et je continue à être prudent".

Le revenu du trading actions, un segment dans lequel Morgan Stanley occupe le premier rang parmi les grandes banques américaines, a baissé légèrement pour s'établir à deux milliards de dollars, contre 2,1 milliards un an plus tôt.

Le bénéfice part du groupe est ressorti à 1,84 milliard de dollars pour les trois premiers mois de l'année, contre 1,06 milliard de dollars au premier trimestre 2016.

Le bénéfice par action s'est élevé à un dollar contre 55 cents. Les analystes financiers prévoyaient en moyenne un résultat par action de 89 cents selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Le produit net bancaire a bondi de 25% à 9,75 milliards de dollars, dépassant le consensus moyen qui était de 9,27 milliards.

Les commissions de placements ont tiré les revenus de la banque d'investissement à 1,55 milliard de dollars, soit une hausse d'environ 40%.

(Catherine Mallebay-Vacqueur et Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Sruthi Shankar et Olivia Oran

Valeurs citées dans l'article : Goldman Sachs Group Inc, Morgan Stanley