Rio Tinto a mis fin au suspense qui durait depuis des mois en désignant Simon Thompson au poste de président du conseil d'administration en remplacement de Jan du Plessis, qui va démissionner après quasiment neuf ans à la barre du groupe minier anglo-australien.

Simon Thompson est un ancien banquier d'affaires et dirigeant d'Anglo American. Il préside déjà le comité de rémunérations de Rio Tinto et prendra ses nouvelles fonctions le 5 mars prochain.

Ce choix met fin aux rumeurs qui voyaient Mick Davis, ancien patron de Xstrata réputé pour son talent de négociateur, prendre la succession de Jan du Plessis, lequel va désormais présider l'opérateur télécoms BT Group.

"Thompson connaît parfaitement la culture de Rio Tinto, qui est très différente de celle de Xstrata", a dit un gestionnaire de fonds en marge d'un séminaire de Rio Tinto à Sydney, sous le sceau de l'anonymat.

"Je m'attends à ce que cela soit bien accueilli par le marché et les investisseurs", a-t-il ajouté.

L'action Rio Tinto cotée à Sydney a gagné plus de 1,2% lundi.

Rio Tinto, qui devrait dégager un chiffre d'affaires en hausse d'environ 15% à 39 milliards de dollars (33 milliards d'euros) en 2017, selon les données Thomson Reuters, a mis l'accent sur la réduction de ses coûts dans ses diverses activités de production de minerai de fer, de cuivre et autres, afin d'augmenter la rémunération de ses actionnaires malgré la volatilité des marchés des matières premières.

"Rio Tinto a une position solide. Notre stratégie de valeur avant le volume fonctionne", a déclaré le directeur général du groupe, Jean-Sébastien Jacques, à des investisseurs lundi.

Le groupe minier va rester fidèle à cette stratégie avec l'arrivée de Simon Thompson à la tête du conseil d'administration, a-t-il ajouté.

"Il ne s'agit en aucun cas d'un changement structurel pour nous", a-t-il dit à Reuters. "Avec Simon, nous conservons le même cap fructueux que nous avons déjà exposé à nos actionnaires pour maximiser nos activités et notre croissance."

Rio Tinto a aussi abaissé lundi sa prévision de dépenses d'investissements en 2017, la ramenant à moins de 4,5 milliards de dollars contre 5 milliards précédemment, dans le cadre de ses efforts pour gonfler la rémunération des actionnaires.

Le groupe minier reste optimiste au sujet de la Chine à moyen et long termes même s'il n'exclut pas un ralentissement dans ce pays au cours des six prochains mois, avec un tassement de la demande dans les secteurs de la construction, des infrastructures et de l'automobile.

(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)

par James Regan

Valeurs citées dans l'article : Rio Tinto Limited, Rio Tinto