L'Oréal, qui n'a pas fait mieux que le marché mondial des cosmétiques au premier semestre, a promis une accélération dans la deuxième partie de l'année grâce aux innovations prévues dans toutes ses grandes divisions.

Le géant du secteur a déçu les attentes du marché jeudi, en publiant une croissance organique limitée à 4% sur six mois, identique à celle du marché, et un résultat opérationnel lui aussi inférieur aux prévisions.

En Bourse, le titre L'Oréal recule de 1,99% à 177,45 euros à 13h53, dans un marché en baisse de 1,08%.

"Les résultats du premier semestre ne doivent certainement pas être extrapolés sur le deuxième", a déclaré vendredi Jean-Paul Agon, PDG du groupe, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Il s'est dit confiant dans la capacité de L'Oréal à accélérer sa croissance, grâce à un nombre important de lancements, qui devraient lui permettre de faire mieux que les 4% attendus pour le marché en 2017.

L'Oréal a également indiqué jeudi que la cession de The Body Shop pourrait faire progresser ses marges, compte-tenu de la faible rentabilité de la chaîne britannique, avec une marge qui "pourrait atteindre pour la première fois le niveau de 18%".

Mais selon les analystes de Natixis, pour qui la rentabilité de L'Oréal sans The Body Shop était de 18,1% en 2016, cette prévision impliquerait en fait, à périmètre comparable, une baisse de marge de 10 points, voire plus si la barre des 18% n'était pas atteinte.

L'Oréal a précisé vendredi que cette cession (pour 1,0 milliard d'euros) lui permettrait de rembourser une partie de sa dette et d'investir dans ses marques pour regagner des parts de marché.

Ses résultats semestriels ont été sauvés par les très solides performances de ses marques de luxe (Lancôme, Saint Laurent, Armani, Kiehl's), qui ont vu leurs ventes grimper de 10,5% à taux constants, quand celles des produits grand public (L'Oréal Paris, Garnier Maybelline) ont limité leur hausse à 1,9%.

Jean-Paul Agon a évoqué un marché mondial "très atypique" et souligné que la division grand public avait souffert d'une atonie du marché aux Etats-Unis, "où s'opèrent peut-être des transferts de consommation vers des produits plus haut de gamme ou vers d'autres catégories".

Cette division a été pénalisée au Brésil, où la crise pèse, et en France, où le marché reste difficile et où la concurrence entre distributeurs tire les prix à la baisse.

A l'inverse, le luxe, tiré par les très fortes croissances d'Yves Saint Laurent et Armani, a été notamment porté par un rebond de ses ventes de 20% à 30% en Chine.

Si le marché mondial du maquillage reste le plus dynamique, sa croissance a toutefois ralenti, tandis que les crèmes de soin ont repris de la vigueur.

Pour L'Oréal, la croissance a été comprise entre 10% et 15% dans le maquillage au premier semestre, elle a été d'environ 5% dans les crèmes de soin, tandis qu'elle est restée stable dans les parfums.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Pascale Denis