Le cours de Bourse de Seadrill, autrefois joyau de l'empire du magnat norvégien John Fredriksen, a déjà fondu de 95% sur les trois dernières années, victime des coupes budgétaires des grandes compagnies pétrolières en réponse à la chute des cours du brut.

La perspective de nouvelles pertes a fait plonger l'action de 45% à l'ouverture de la Bourse d'Oslo. Le titre cède 40% vers 7h30 GMT, à 8,35 euros.

Dans un communiqué, le spécialiste norvégien des forages en eaux profondes précise avoir obtenu de prolonger de trois mois, jusqu'au 31 juillet, ses négociations avec ses banques et autres créanciers.

En février, il avait dit envisager de se déclarer en faillite en cas d'échec des négociations sur sa dette.

"Nous pensons actuellement qu'un plan global de restructuration entraînera une dévaluation substantielle ou la conversion de nos obligations et une dévaluation, des pertes ou une dilution substantielle pour les autres parties prenantes", écrit-elle dans un communiqué.

"En conséquence, la société pense que les actionnaires n'obtiendront qu'un redressement minimal de leurs actions existantes (...). Nous nous attendons à ce que la mise en oeuvre d'un plan global de restructuration implique des arrangements particuliers ou le déclenchement d'une procédure de Chapitre 11 (de la loi américaine sur les faillites), nous nous préparons en conséquence."

Le report de la date butoir va permettre de continuer de négocier avec les créanciers et éventuellement avec de nouveaux investisseurs, a fait savoir le groupe.

John Fredriksen, président du conseil d'administration et principal actionnaire de la société avec 23,6% du capital, continue de participer aux discussions sur la restructuration, a dit à Reuters le directeur général Per Wullf.

"Ils sont toujours partie prenante (des négociations)", a-t-il dit en faisant référence à Fredriksen et à sa holding familiale Hemen, qui a des participations dans de multiples entreprises en Norvège.

Per Wullf s'est refusé à dire si l'homme d'affaires ou sa holding seraient disposés à injecter de l'argent dans Seadrill. "Je ne peux pas en dire plus pour le moment. On est au milieu des négociations", a-t-il expliqué.

Seadrill négocie avec plus de 40 banques, parmi lesquelles la norvégienne DNB, la suédoise Nordea et la danoise Danske Bank, ainsi qu'avec ses détenteurs d'obligations et plusieurs entreprises de construction.

(Ole Petter Skonnord et Terje Solsvik, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Danske Bank A/S, DNB ASA