PARIS - La troisième journée d'action de fonctionnaires depuis l'élection d'Emmanuel Macron a moins mobilisé qu'en mars dernier, malgré un appel unitaire des syndicats représentatifs qui protestent notamment contre le gel du point d'indice et la suppression annoncée de 120.000 postes d'ici à 2022.

Quelque 130 défilés étaient prévus hier pour une démonstration de force que les syndicats, unis comme lors de la première journée d'action du 10 octobre, espéraient d'ampleur. Le 22 mars, dernière mobilisation des fonctionnaires, la CFDT et l'UNSA n'avaient pas participé à la mobilisation.

Mais le ministère de l'Intérieur n'a compté que 124.000 personnes en province et 15.000 à Paris, soit 139.000 au total. La CGT évoquait quant à elle des "centaines de milliers" de manifestants. Le 22 mars, 323.000 personnes avaient manifesté dans toute la France, et 209.000 le 10 octobre, selon la police.

En fin de journée hier, le taux de participation au mouvement de grève s'élevait à 10,29% dans la fonction publique d'Etat (contre 12,80% lors de la dernière journée de mobilisation des fonctionnaires, le 22 mars), à 6,57% dans la fonction publique territoriale (contre 8,11% en mars) et à 7,5% dans la fonction publique hospitalière (contre 10,9%), selon le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin.

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PARIS - La onzième séquence de grève qui débute aujourd'hui à la SNCF sera marquée par des perturbations en légère baisse par rapport au dernier épisode de débrayage.

Un Transilien sur deux circulera aujourd'hui, un TER sur deux, ainsi que trois TGV sur cinq, deux Intercités sur cinq et deux tiers des trains internationaux.

Les syndicats de la SNCF doivent par ailleurs annoncer aujourd'hui les résultats de la consultation des cheminots, qui étaient appelés à se prononcer sur la réforme et à démontrer par la même occasion que le soutien à la mobilisation ne s'est pas effrité depuis le début du mois d'avril.

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PARIS - Pas de chiffres mais "une mobilisation générale" pour les quartiers prioritaires : Emmanuel Macron a donné hier rendez-vous en juillet pour la mise en place d'une première série de mesures visant à améliorer le sort d'habitants désabusés par la dizaine de plans banlieues de ces quarante dernières années.

Il faut que "partout nos concitoyens retrouvent leur dignité", mettre en place "une politique d'émancipation" et en finir avec l'"assignation à résidence", a-t-il souligné devant 600 personnes, dont des habitants et des chefs d'entreprises.

Au-delà d'un point d'étape réalisé "tous les deux mois", le chef de l'Etat a annoncé qu'il réunirait en juillet les 120 plus grosses entreprises françaises côtées - le SBF 120 -, pour la signature d'une série "de chartes concrètes" en faveur des 1.500 quartiers labélisés "politique de la ville" (QPV).

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PARIS - Emmanuel Macron a convenu hier lors d'un entretien téléphonique avec le prince héritier d'Arabie saoudite Mohamed ben Salman que la conférence humanitaire commune sur le Yémen, convenue lors de la visite de "MSB" à Paris en avril, aurait lieu à la fin du mois de juin à Paris, a annoncé tôt ce matin l'Elysée dans un communiqué.

Une coalition menée par l'Arabie saoudite est engagée militairement au Yémen contre les rebelles Houthis appuyés par l'Iran. Le conflit a fait plus de 10.000 morts.

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WASHINGTON - Les Etats-Unis ont imposé hier des sanctions à cinq Iraniens, liés au corps des Gardiens de la Révolution et accusés d'avoir fourni aux miliciens yéménites Houthis un savoir-faire et des armes utilisés ensuite pour tirer des missiles en Arabie saoudite.

Le Trésor américain a précisé que les personnes en question sont Mehdi Azarpisheh, Mohammad Jafari, Mahmud Kazemabad, Javad Shir Amin et Sayyed Mohammad Tehrani. Les quatre premiers ont conseillé les Houthis par le truchement des Gardiens de la Révolution, tandis que Tehrani a facilité le financement de l'aide aux Houthis par les Gardiens de la Révolution.

Lundi, le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a déclaré que les Etats-Unis allaient adopter les sanctions "les plus dures de l'Histoire" contre le régime iranien.

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WASHINGTON - Donald Trump a déclaré hier que la Maison blanche poursuivait les préparatifs en vue du sommet du 12 juin avec le numéro un nord-coréen Kim Jong-un à Singapour, mais qu'il était prêt à l'annuler ou à le reporter si certaines conditions n'étaient pas remplies.

Le président américain, qui s'adressait à la presse avant son entretien à la Maison blanche avec son homologue sud-coréen Moon Jae-in, a réitéré que la dénucléarisation de la Corée du Nord était une condition pour la tenue du sommet.

Donald Trump répliquait au brusque changement de ton de Pyongyang qui a donné à penser, la semaine dernière, que le sommet pourrait être annulé s'il devait tourner autour d'un "renoncement unilatéral au nucléaire".

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CARACAS - Les autorités de Caracas ont dénoncé hier la nouvelle série de sanctions annoncées par les Etats-Unis dans la foulée de la réélection, dimanche, de Nicolas Maduro à la présidence vénézuélienne.

Nicolas Maduro a annoncé hier que Todd Robinson, le plus haut diplomate américain en poste au Venezuela, serait expulsé dans les 48 heures. Sans détailler les accusations visant Robinson, il a déclaré que l'ambassade américaine avait noué des contacts dans l'armée et dans les sphères politiques et économiques. Le département d'Etat a rejeté ces accusations.

Les Etats-Unis, comme un certain nombre de pays, refusent de reconnaître le résultat du scrutin facilement remporté par le président sortant. Dans un communiqué hier, l'Union européenne a condamné les conditions d'organisation du scrutin et prévenu qu'elle allait réfléchir à l'adoption de "mesures adéquates".

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ROME - Giuseppe Conte, le professeur de droit que le Mouvement 5 étoiles (M5S) et la Ligue ont choisi pour diriger le gouvernement italien, a été accusé hier d'avoir embelli son curriculum vitae.

Le M5S a démenti, mais ces allégations sont venues alimenter les doutes quant au choix de cet universitaire sans expérience de la politique, d'autant que le programme qu'il devra mettre en oeuvre effraye l'Union européenne et les marchés financiers.

Matteo Salvini et Luigi Di Maio, chefs de file de La Ligue et du M5S, ont recommandé lundi au chef de l'Etat de le nommer à la présidence du Conseil, mais Sergio Mattarella a souhaité consulter au préalable les présidents des deux chambres.

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BRUXELLES - Mark Zuckerberg, fondateur et PDG de Facebook, a présenté hier ses excuses lors d'une audition au Parlement européen, en admettant que le réseau social n'avait pas fait tout ce qu'il fallait pour empêcher les abus.

Devant les déuptés européens, il s'est dit disposé à réaliser d'importants investissements pour protéger les données des utilisateurs de Facebook, des améliorations qui devraient avoir un impact significatif sur sa rentabilité.

Facebook est très critiqué depuis les révélations, mi-mars, de l'utilisation des données de 87 millions de ses utilisateurs obtenues de manière inappropriée par la firme de marketing politique Cambridge Analytica, qui a notamment travaillé sur la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016.

Mark Zuckerberg sera par ailleurs reçu aujourd'hui à l'Elysée, en compagnie d'autres dirigeants d'entreprises du secteur high tech, par le président français Emmanuel Macron.

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MARSEILLE - Le ministre de l'Intérieur a annoncé hier l'envoi de renforts policiers à Marseille où un commando armé a tiré lundi plusieurs rafales d'armes automatiques dans une cité sensible des quartiers Nord de la ville.

"Des moyens policiers ont été déployés par le préfet de police des Bouches-du-Rhône dans le quartier. Ils y seront maintenus le temps nécessaire", a précisé Gérard Collomb.

Condamnant avec la "plus grande fermeté" les événements qui sont survenus lundi dans la cité de la Busserine, le ministre a rappelé que le renforcement de la présence policière sur la voie publique était une priorité en complément de l'action des forces de l'ordre pour lutter contre les réseaux de trafiquants.

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NANTES - Un militant a été gravement blessé à la main par une grenade lacrymogène à Notre-Dame-des-Landes, lors des opérations de police visant à déloger les derniers opposants à l'ex-projet d'aéroport, a annoncé hier le ministère de l'Intérieur.

Cette blessure est survenue alors qu'une "cinquantaine d'opposants radicaux cagoulés" jetaient des cocktails Molotov et divers projectiles sur les forces de l'ordre au lieu-dit "La Lande de Rohanne", l'un des lieux ciblés par la seconde vague d'expulsions débutée jeudi.

Le jeune homme de 21 ans a été "amputé de la main droite" et demeure hospitalisé, a précisé le procureur général de la cour d'appel de Rennes.

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PARIS - L'Etat français et la filière automobile hexagonale se sont engagés hier à donner un coup d'accélérateur au marché des véhicules électriques en multipliant par cinq d'ici quatre à cinq ans les ventes de ces modèles ainsi que le nombre de modèles non thermiques en circulation.

Dans le cadre du Comité stratégique de la filière automobile, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot et la ministre des Transports Elisabeth Borne d'une part, et les PDG de Renault, Carlos Ghosn, de PSA, Carlos Tavares, et de plusieurs grands équipementiers d'autre part, ont présenté une feuille de route jusqu'en 2022.