* Le directeur général d'Akzo Nobel pas prêt à discuter

* Le directeur de PPG ne prévoit pas de nouvelle offre

* Pression des investisseurs pour ouvrir des discussions avec PPG (Actualisé avec principal actionnaire d'Akzo et cours de Bourse)

par Toby Sterling

AMSTERDAM, 23 mars (Reuters) - Les dirigeants du fabricant américain de peintures PPG se sont rendus jeudi à Amsterdam pour tenter de faire pression sur Akzo Nobel afin que le groupe néerlandais accepte d'engager des discussions malgré son rejet la veille d'une offre améliorée de rachat de 22,7 milliards d'euros.

Le directeur général de PPG, Michael McGarry, a exprimé l'espoir de pouvoir rencontrer "les parties prenantes", dont la presse locale, les actionnaires, les responsables politiques, les employés d'Akzo et les membres de ses conseil d'administration et comité de direction, si elles sont d'accord.

"J'ai proposé de venir à n'importe quelle heure, n'importe quand et n'importe où", a-t-il dit à la presse devant une usine PPG dans la banlieue industrielle d'Amsterdam.

La pression des investisseurs pour accorder à PPG au moins une chance, en ouvrant les discussions, va croissante.

"Bien que l'offre actuelle (...) soit insuffisante, nous croyons qu'elle est à un niveau où la direction devrait maintenant engager des discussions avec PPG", a déclaré l'actionnaire principal d'Akzo, Causeway Capital, détenteur d'une participation de 6,8%, dans une lettre adressée jeudi au conseil d'administration et au comité de direction du groupe néerlandais.

Michael McGarry, de son côté, a dit ne pas prévoir pour le moment une offre encore améliorée ou hostile sur Akzo Nobel, dans l'espoir que les actionnaires de sa cible vont amener ses dirigeants à changer d'avis.

En Bourse, l'action Akzo Nobel a fini jeudi sur un gain de 2,85% à 77,94 euros. La nouvelle offre en actions et en numéraire de PPG valorise Akzo Nobel à 90 euros par action.

Dans un entretien accordé à Reuters mercredi, le directeur général d'Akzo Nobel, Ton Büchner, a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de rencontrer Michael McGarry, ni de s'entretenir avec lui.

"L'offre actuelle ne garantit pas un engagement d'Akzo Nobel envers PGG", avait-il dit, faisant valoir des cultures d'entreprises différentes et des "risques d'exécution".

Une étude auprès de 50 actionnaires d'Akzo Nobel publiée par Sanford Bernstein a montré que 80% d'entre eux voulaient que la direction du groupe néerlandais entame des discussions avec le groupe américain, basé à Pittsburgh.

Le groupe néerlandais d'actionnaires VEB ainsi que plusieurs investisseurs importants ont appelé publiquement les entreprises à ouvrir des négociations.

Michael McGarry estime que la réponse d'Akzo à sa dernière offre a été trop hâtive.

"Il a été choquant de constater que notre offre améliorée a été refusée le jour même", a-t-il dit, en estimant que la nouvelle offre répondait à l'essentiel des préoccupations soulevées par Ton Büchner après la première approche de PPG début mars.

"Je pense que c'est ce qui a probablement le plus dérangé les actionnaires", a-t-il ajouté.

"SILENCE ASSOURDISSANT"

Les responsables politiques néerlandais ont exprimé leurs inquiétudes sur cette possible OPA, notamment pour ses conséquences en termes d'emploi. Akzo, connu notamment pour sa marque Dulux, emploie 46.000 personnes à travers le monde et PPG dispose d'effectifs à peu près identiques.

Michael Wegener, directeur associé du fonds spéculatif Case Equity Partners, a dit avoir misé 6% des actifs nets de son fonds sur Akzo Nobel, convaincu qu'une fusion aura lieu.

La deuxième offre de PPG constitue "une prime raisonnable comme base crédible pour un engagement", a-t-il dit, estimant que les actionnaires devraient commencer à faire campagne pour un changement de direction.

"Mon sentiment est qu'il y a deux tiers de chance que cela se fasse amicalement et un tiers que ce soit hostile, mais in fine la probabilité globale que la transaction soit conclue est forte", a-t-il estimé.

Elliott Advisors, l'un des principaux actionnaires d'Akzo Nobel avec une participation de 3,2%, a jugé dans un communiqué que la visite de Michael McGarry offrait aux dirigeants des deux groupes "une occasion idéale" de se rencontrer.

"A notre connaissance, aucun actionnaire important d'Akzo Nobel n'a défendu publiquement le refus des (dirigeants d'Akzo) de nouer des contacts avec PPG", écrit le fonds. "Le silence est assourdissant".

Mercredi, le conseil d'administration et le comité de direction d'Akzo Nobel ont rejeté la nouvelle offre à l'unanimité et réitéré leur préférence pour une stratégie indépendante passant par la vente ou l'introduction en Bourse de la division chimique du groupe. (Toby Sterling; Catherine Mallebay-Vacqueur et Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

Valeurs citées dans l'article : Akzo Nobel, PPG Industries, Inc.