(Actualisé avec porte-parole de Bolloré et déclaration d'un avocat du groupe)

PARIS, 12 avril (Reuters) - Vincent Bolloré, PDG de Bolloré , va être prochainement auditionné par des magistrats concernant une enquête en cours concernant les activités du groupe industriel diversifié en Afrique, rapporte jeudi le magazine Challenges.

Interrogé par Reuters, le groupe Bolloré a indiqué qu'aucun de ses dirigeants n'avait reçu à ce jour de convocation en justice.

Selon l'hebdomadaire, qui ne cite pas ses sources, la justice soupçonne des dirigeants de la société d'avoir utilisé le groupe de communication Havas, alors contrôlé par Bolloré, pour faciliter l'arrivée au pouvoir de dirigeants africains afin d'obtenir en contrepartie des concessions portuaires.

Selon Challenges, plusieurs dirigeants de Bolloré, dont Vincent Bolloré lui-même, devraient être entendus "prochainement" à la demande des juges d'instruction financiers Serge Tournaire et Aude Buresi.

La justice s'intéresse notamment aux conditions de reprise par le groupe Bolloré de la concession du port de Konakri en Guinée et de la gestion d'un terminal à conteneurs du port de Lomé, au Togo, précise le magazine.

"Aucun dirigeant du groupe n'a reçu de convocation", a déclaré à Reuters une porte-parole du groupe Bolloré.

Dans une déclaration transmise à Reuters, l'avocat du groupe Olivier Baratelli a affirmé que les attributions des deux concessions évoquées étaient "parfaitement licites et normales".

"Le groupe Bolloré souhaite préciser que, face à une concurrence exacerbée, c'est sa seule expérience, son réseau industriel, son expertise portuaire depuis plus de 30 ans, sa position de leader sur le continent africain et les investissements très importants qu’il y réalise (plus de 2 milliards d’euros sur les huit dernières années (...) qui lui permet de se voir attribuer, seul ou en partenariat, des concessions portuaires", explique l'avocat.

"Alléguer que des concessions portuaires avec de tels investissements industriels pourraient être liés à des prestations de communication d’Havas, relève d’une méconnaissance lourde de ce secteur industriel", ajoute-t-il.

Vivendi, dont Vincent Bolloré est l'actionnaire de contrôle et le président du conseil, n'a pas souhaité commenter ces informations. Le parquet national financier n'a pas fait de commentaire.

Une perquisition avait été menée en avril 2016 au siège du groupe Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine) dans le cadre de cette enquête. Des perquisitions ont également été conduites en 2014 et 2015 chez Havas, depuis racheté par Vivendi.

Le groupe Bolloré est un acteur de premier plan dans le transport et la logistique en Afrique où il est présent dans 46 pays via 250 filiales et où il opère 18 concessions portuaires. (Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Bolloré, Vivendi