PARIS (Agefi-Dow Jones)--Depuis juin 2014 que Vincent Bolloré dirige Vivendi, le cours a gagné environ 1%, alors que l'indice de référence européen des médias progressait de quelque 15% et le CAC 40 de 18%. Coter Universal Music serait sans doute un moyen de remédier à la décote du titre. Serait-ce pour autant une bonne idée?

Celle-ci a été évoquée hier explicitement par le président du directoire, Arnaud de Puyfontaine. Assortie de réserves sur l'absence d'urgence de l'opération et la volonté de Vivendi d'en conserver le contrôle, l'annonce n'a pour autant rien de fortuit.

Vincent Bolloré avait pointé le bout de l'oreille en assemblée générale en parlant d'une valorisation possible de 20 milliards d'euros, soit plus de trois fois sa valeur dans les livres de Vivendi.

On comprend qu'avec Wall Street au plus haut, la direction de Vivendi pense avoir trouvé de quoi redonner du tonus au cours.

Car même s'il faut tenir compte des 8 milliards d'euros rendus depuis trois ans sous une forme ou une autre aux actionnaires, le bas niveau persistant du titre en fait un actif peu séduisant.

Pour autant, depuis la cession d'Activision Blizzard dans les jeux vidéo, Universal Music reste le seul leader mondial que possède encore Vivendi. Céder du titre, même de façon minoritaire, au moment où la musique paraît enfin sortir de son chemin de croix grâce au streaming réduirait l'envergure internationale du groupe.

En évoquer l'hypothèse au moment où celui-ci doit racheter Havas est encore plus contestable.

Car troquer une activité mondiale de contenus contre une entreprise publicitaire dont les synergies avec Vivendi sont limitées, serait altérer un peu plus le profil du groupe de médias selon une logique clairement plus financière qu'industrielle.

-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed: LBO

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